Toutes n'ont pas le même. Le cancer peut épuiser (pendant les traitements) mais il n'incite pas à réduire ses efforts. Bien au contraire, parce que le patient sait son temps compté, parce qu'il sait que ses efforts ne réduiront pas sa durée de vie (ils pourraient même l'allonger en le forçant à se projeter dans l'avenir, et donc à mieux se traiter). A l'inverse, une maladie cardiaque peut inciter à prendre plus de repos, à se ménager puisqu'à tirer trop sur ses forces on risque d'abréger sa vie. Le cancéreux peut être tenté de pousser la machine, d'aller au plus vite, le cardiaque de la ralentir, de lui donner un rythme plus lent, de sous-traiter (de ce point de vue, le retour précipité de François Fillon peut être interprété, avec beaucoup de mauvais esprit, comme une manière de se rappeler au bon souvenir de nous tous).
L'information du public peut également jouer. Savoir le Président malade peut redonner espoir à des concurrents et inciter les courtisans à penser à leur avenir. Cela peut aussi tétaniser les adversaires comme cela s'était produit lorsque Séguin s'était retenu, dans un célèbre débat sur les européennes, d'attaquer trop violemment un Mitterrand qu'il sentait terriblement affaibli.