Le Président turc présente de « vastes réformes » pour la Turquie et s’engage à mieux les mettre en œuvre
Dans son allocution prononcée aujourd’hui devant l’Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) à STRASBOURG, le Président turc Abdullah Gül a déclaré que son pays respectait son engagement d’atteindre les « normes les plus élevées » dans le domaine de la démocratie, des droits de l’homme et de l’Etat de droit. Il a présenté une série de réformes visant à améliorer l’égalité entre les sexes, interdire la discrimination, garantir la liberté d’expression, renforcer les droits culturels et religieux et poursuivre sa politique de « tolérance zéro » concernant la torture. Leur mise en œuvre effective « continue à poser quelques défis », a-t-il poursuivi, mais il s’est engagé à ce que le gouvernement lui accorde une « priorité absolue ».
Dans son premier grand discours hors de la Turquie, Abdullah Gül a déclaré que le Conseil de l'Europe – dont la Turquie est un membre fondateur –jouait « un rôle essentiel, quoique peu connu » en Europe et qu’il avait contribué au processus de réformes en Turquie. La Cour européenne des droits de l'homme est une « institution unique » qui a étendu les libertés individuelles en Europe, a indiqué M. Gül, et la Turquie est en faveur de méthodes de travail plus efficaces et de ressources supplémentaires pour cet organe. Il a également invité l’UE à adhérer à la Convention européenne des droits de l’homme afin d’éliminer une « vaste zone grise ».
Abdullah Gül a également appelé au dialogue entre les cultures et les civilisations, mentionnant l’initiative « Alliance des Civilisations » lancée par la Turquie et l’Espagne, au sein des Nations Unies. « Il est temps que les modérés soient aussi hardis et aussi courageux que les extrémistes », a-t-il déclaré, tout en soulignant que l’expérience de la Turquie a montré comment une démocratie séculaire pouvait s’épanouir dans une société essentiellement musulmane.
En matière de politique étrangère, M. Gül a souligné que la Turquie reste engagée en faveur d’un règlement politique à Chypre, conformément aux critères établis de longue date par l’ONU. La partition de l’Irak serait selon lui le « pire scénario » pour ce pays et sa population.
Dans son allocution de bienvenue, René van der Linden, Président de l’APCE, a rappelé que M. Gül a été membre de l’Assemblée pendant de nombreuses années : « Si l’Assemblée parlementaire est une école de la démocratie, alors vous êtes l’un de ses plus éminents anciens élèves. »
Il a félicité la Turquie des « progrès remarquables » qu’elle avait accomplis, permettant ainsi à l’APCE de mettre fin à la procédure de suivi dans ce pays en 2004. Il a souligné que la maturité démocratique de la Turquie s’était bien exprimée lors de l’élection ayant porté M. Gül à la présidence. L’avenir de l’Europe dépend de ses relations avec la Turquie, « comme un pont et un exemple vers les régions et pays voisins », a-t-il ajouté, exprimant le plein soutien de l’Assemblée à l’initiative « Alliance des Civilisations ».
Lien vers le discours (en anglais)
Lien vers l’allocution de bienvenue de M. van der Linden