L'été commence mal en Sarkofrance: un président à bout de souffle, des restaurateurs qui abusent, des plans sociaux qui se poursuivent. Nicolas Sarkozy va partir en vacances pollué par l'image d'un malaise après un jogging "intense". L'échec de la baisse de la TVA sur la restauration fait jaser. Christine Lagarde appelle à la patience. Les plans sociaux de l'été font hurler. Christian Estrosi les "comprend". L'été commence mal.
Un président à bout de souffle
Dimanche, la communication présidentielle avait dû réagir. L'Elysée a été contraint de communiquer. Quelques journalistes, notamment étrangers, avaient croisé Sarkozy courant péniblement dans les bois à Versailles, près du pavillon de la Lanterne. La presse étrangère laissait fuiter l'information. Un peu après 15h, un premier communiqué, très sobre, était publié. Quelques heures plus tard, un second communiqué était à peine plus précis : «Aujourd’hui en fin de matinée, alors qu’il effectuait un jogging dans le parc du Château de Versailles, le président de la République a été pris d’un malaise. Ce malaise, qui est survenu après 45 minutes d’exercice physique intense, ne s’est pas accompagné d’une perte de connaissance. Il a conduit le Président à interrompre son effort et à s’allonger avec l’aide d’un proche. Le médecin de l’Élysée qui était à proximité a apporté les premiers soins et a prévenu les secours. Le Président a été transporté en hélicoptère à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce où des examens de contrôle sont réalisés depuis 13h45.»
Lundi, on apprenait que Nicolas Sarkozy a passé "une bonne nuit", après une foule d'examens médicaux. On ne sait toujours pas de quoi ce malaise était-il le nom. Les Français découvrent surtout que leur chef "jeune et sportif" est à bout de souffle. Rares sont ceux qui ont noté que Nicolas Sarkozy était pourtant souvent en vacances, congés ou week-end prolongé. Voudrait-on nous décrire un monarque hyper-actif qui en fait trop pour son pays ?
L'arnaque fiscale de la restauration
L'été, les restaurants font salle pleine. Effective depuis le 1er juillet, la baisse de 19,6% à 5,5% du taux de TVA sur la restauration devait s'accompagner de trois contre-parties : une baisse des prix, des embauches et une augmentation des salaires du secteur. Sur ces deux derniers points, il est évidemment trop tôt pour mesurer les effets de la mesure, d'autant que la période estivale est habituellement synonyme de forte activité dans les bars et restaurants en France. En revanche, le prix des plats n'a que peu évolué, certains établissements se contentant même de signaler les quelques mets bénéficiant d'une baisse. Et le reste de la carte ?
Le coût de cette mesure est de 2,5 milliards d'euros pour le budget de l'Etat. C'est quatre fois supérieur au coût des nouvelles franchises médicales... La semaine dernière, la ministre de l'économie affichait sa patience...
Lagarde "Baisse TVA : il faut laisser du temps au temps"
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Christian Estrosi, girouette industrielle
Autre super-actif de Sarkofrance, le ministre de l'Industrie veut être présent sur le terrain. Il avait vendu à ses électeurs niçois en mars 2008 qu'il serait un maire à temps plein. Manque de chance pour Nice (?), il a changé d'avis à peine un an plus tard. En rejoignant le gouvernement, à nouveau, en juin dernier, il se veut aussi "ministre à temps plein." Du coup, on le voit sur le "terrain" à peu près tous les jours. Le 9 juillet dernier, il était à 4 heures du matin au centre de tri postal de Wissous (Essonne). Les 26 et 27 juillet, il se rend à l'usine d'Alstom de Charente Maritimes. En septembre, il a prévu de partir en Ecosse sur une plate-forme pétrolière de Total.
Vendredi matin, Alcatel-Lucent annonce son troisième plan social en 8 mois. . Entre 2000 et 2005, l'entreprise a perdu la moitié de ses effectifs mondiaux (soit près de 60 000 postes). En 2006, elle fusionne avec Lucent, et près de 16 500 postes sont à nouveau supprimés dans la nouvelle entité. Début 2009, le nouveau management annonce 1000 suppressions de postes de cadres et l'externalisation de plusieurs services. En France, les salariés ont accepté la suppression de leur 13ème mois. Vendredi, donc, Estrosi ne comprend pas et joue la girouette : le matin, il s'inquiète du plan de suppression de 850 emplois d'Alcatel-Lucent. Quelques heures plus tard, il publie un communiqué laconique: "Satisfait de la franchise de l'échange et des solides assurances qu'il a reçues, le ministre propose qu'une réunion se tienne sous son égide à Bercy avec les représentants des salariés afin d'évoquer plus précisément leur situation". Qu'en est-il vraiment ? Estrosi critiquait les annonces de délocalisation, alors que l'entreprise bénéficie d'aides publiques. Il a été rassuré : aucune délocalisation n'est prévue.
L'été commence mal.