C'est le nouveau bouc émissaire et le sport favori d'une certaine blogosphère économique : dénoncer les agissements de Goldman, ses bénéfices « intolérables », son « trading algorithmique » et ses pratiques en matière de spéculation.
Etant un éternel contrarien, et n'aimant pas hurler avec les loups, je voudrais juste soulever trois points essentiels, que les auteurs de blogs spécialisés dans le populisme et les fantasmes de gauche radicale se gardent bien d'aborder :
1) Qu'est-ce qui est plus gênant : Qu'une banque commerciale fasse 3,44 milliards de $ de bénéfice, en partie grâce à l'argent que l'état et la FED jettent en abondance par les fenêtres sans aucun contrôle, ou bien que l'état US vole aux générations futures et aux épargnants raisonnables 2000 milliards de $ en un an (c'est le montant de l'augmentation de la dette publique US), soit 600 fois plus que le bénéfice de Goldman, pour réaliser des « relances » qui ne fonctionnent pas ?
2) Peut-on reprocher à des banques d'essayer de s'adapter et de tirer parti d'un système absurde basé sur la fuite en avant dans la dette et une cavalerie à grande échelle instituée par l'état ?
3) Je suis tout à fait d'accord pour dire que le trading algorithmique, ou quantique, les paris à leviers 50 ou 100 sur le forex et d'une façon générale la spéculation excessive n'ont aucune utilité sociale ou économique. Mais qui fournit le carburant de cette spéculation ?
La réponse est très simple : les crédits et liquidités surabondantes déversés par les politiques de relance keynésiennes et le système monétaire à réserve fractionnaire...Une fois de plus la politique de l'état en faveur du crédit est la cause du problème.
Dans un système à réserve pleine où le crédit serait limité, chacun spéculerait avec son argent, pas celui des autres, et le problème de la spéculation excessive serait réglé de façon simple, naturelle, et sans contraintes.
Je ne défends pas ici spécialement Goldman ou n'importe quelle autre banque, je trouve simplement que dénoncer des boucs émissaires est décidément un moyen très commode de masquer le vrai problème.