Je n’avais pas eu l’occasion de revenir à Petrus, depuis un an. Pas de changement notable, si ce n’est qu’en 2008, la propriété qui était pratiquement toujours la première à vendanger à Pomerol, a coupé les raisins plus tard que les autres châteaux avoisinants.
Petrus existe, depuis environ 250 à 300 ans, dans un paysage de petites fermes pratiquant la polyculture. Avant le phylloxéra, le Malbec était le cépage dominant ; lorsque les vignes franches de pied sont remplacées par des vignes greffées, le Merlot s’avère meilleur et plus adapté que le Malbec sur ce terroir. Les sous-sols argileux n’intéressent la viticulture bordelaise que depuis le début du vingtième siècle, c’est à partir de cette date que Petrus va prendre son essor, et acquérir petit à petit, ses lettres de noblesse, pour devenir un vin, quasi mythique, aujourd’hui.
Avant de renvoyer les lecteurs intéressés, à l’étude détaillée ( http://rivedroite.canalblog.com/archives/2008/08/04/index.html ) de cette propriété faite l’année dernière, il faut garder à l’esprit que Bordeaux a un climat océanique, avec 50% de précipitations de plus qu’à Strasbourg.
Petrus 2008 : échantillon « primeur »
la robe est foncée au centre du verre, avec des reflets de couleur violine, l'olfaction est nette, le vin s'ouvre à l'aération avec des arômes de fruits frais et mûrs (cerises, et mûres sauvages) agrémentés de parfums de violettes, d'épices douces, et des notes de réglisse, belle présence du vin dès l'attaque avec une trame tannique serrée, enrobée par une chair dense, le centre est sphérique, compact, avec cette sensation de boules emboitées ( du plus ferme, à l’intérieur au plus souple, à l’extérieur ), même si les tannins de ce millésime vont avoir besoin de l'élevage pour acquérir le moelleux caractéristique de ce vin. Des fruits frais et gourmands soulignent le milieu de bouche, et la longue finale, allongée, est un peu tannique, fraîche, affriolante, florale, fruitée avec des notes de zan.
Un Petrus classique. Noté 94-96