Lille a enfin retrouvé ce temps brumeux digne d'une scène de Jack l'Eventreur dans cette bonne vieille ville de Londres ! Quel plaisir de se promener sous la pluie, de se précipiter dans les bouches de métro où l'on a tout le loisir de profiter des effluves émanant des cheveux mouillés de son voisin rouquin, de ressortir sa doudoune de l'année dernière et de lutter contre les germes qui rodent autour de soi. Je n'ai pas échappé à la règle, j'ai chopé un virus. Du moins c'est ce qu'à dit mon toubib, celui qui apparemment n'a qu'un seul patient : moi. Encore une fois, je n'ai croisé personne dans la salle d'attente... Quel virus ? Je ne sais pas. Un virus, voilà le diagnostic. Mais la fée Paracétamol est passée, quatre jours de maux de têtes et une vomi-party mouvementée après, ça va un peu mieux. Et puis j'ai appris un truc, il semblerait que je sois allergique à la Codéine.
La codéine est un des alcaloïdes contenus dans le pavot somnifère (Papaver somniferum). Elle est utilisée comme antalgique et comme antitussif. Une petite fraction de la population européenne (7 à 10 %) ne possède pas l'enzyme nécessaire à la transformation hépatique de la codéine en morphine (cette enzyme est un cytochrome appelé CYP2D6). La codéine n'a donc aucun effet autre qu'indésirable sur cette population. [Source : Wikipédia]
Je dois donc faire partie de ces 10% de chanceux. J'ai pu profiter en partie du lendemain pour me reposer, j'avais pris congé pour faire réaliser des travaux dans mon appartement. Inutile de me faire remarquer que le bruit des perceuses et des marteaux n'est pas la berceuse la plus mélodieuse... Mes fenêtres ont enfin été remplacées hier, forcément le jour où mon ascenseur était en panne... Oups. Encore bravo et merci aux menuisiers pour avoir grimpé tous ces étages sans sourciller. J'ai aidé à décharger les menuiseries et je peux vous dire que c'était pas léger ! Adieu simple vitrage, adieu buée et condensation, adieu hurlements de gamins et de mecs bourrés, adieu déperdition de chaleur ! C'était les derniers gros travaux que j'avais prévus dans l'appartement...
Demain je serais à nouveau en congé, forcé mais offert gracieusement par mon patron, je vais pouvoir comater dans mon canapé, shooté au paracétamol. Tel le personnage Jeff Jeffries imaginé par Alfred Hitchcock, je pourrais tromper l'ennui en observant la cour intérieure depuis les nouvelles fenêtres de mon appartement. Je surveillerais les allées et venues de mes voisins, et peut-être viendrais-je à soupçonner un représentant de commerce d'avoir fait disparaître sa femme.
A part ça, rien de neuf, je m'habitue à ma nouvelle boîte, je m'y plais. Je n'ai pas encore de mission mais je participe à plusieurs projets internes et je répond de temps à autres à un appel d'offre, je n'ai pas le temps de m'ennuyer. L'ambiance y est sympa, les discours tenus par la direction trouvent écho en moi, ça me conforte dans mon choix. Affaire à suivre.