L'ex-candidat à la présidence en 2004 réussit un parcours exemplaire à la présidence d'une commission au moment même où Hillary Clinton traverse une période difficile.
Son nom avait beaucoup circulé comme Secrétaire d'Etat de Barack Obama. Puis, à l'issue des consultations, cette nomination est allée à Hillary Clinton.
Sur le terrain, John Kerry se fait regretter.
Il témoigne d'une présence internationale intense et de grande qualité. C'est un nouveau retour en forme amplement mérité.
En ce week-end de fin juillet 2004, toute l'Amérique a le regard tourné vers Boston qui accueille la Convention Démocrate. En réalité, le regard doit être tourné à la fois vers Boston pour suivre la Convention Démocrate mais aussi vers " l'Amérique profonde " que sillonne John Kerry, le candidat démocrate pendant que la Convention débute.
Il a en effet choisi de sillonner " les villes symbolisant l'esprit et les valeurs de l'Amérique ". Il visitera Sioux City, Colombus, Cap Carnaveral, Philadelphie…
Dans le Fleet Center, il est 22 heures. La chanson de Bruce Springsteen " No Surrender " éclate. Au même moment apparaît sur la scène John Kerry, costume sombre, cravate rouge. Il parcourt le tapis rouge. Il donne une longue accolade à un vétéran ami. Il salue ses compagnons d'arme qui font une garde d'honneur. Il s'approche du micro et débute " Je suis John Kerry. Prêt à servir ! ... ".
Ce soir de juillet, John Kerry s'envole dans les sondages. Il incarne l'ancien combattant devenu pacifiste, l'Amérique réconciliée avec l'Europe, le responsable de coeur au tempérament solide.
Mais dans la vie politique américaine, une semaine est une éternité et il reste encore près de 5 mois avant le scrutin, c'est dire…
Pendant ces 5 mois, la machine de guerre républicaine va faire son " oeuvre ". Rien ne sera épargné. Il y aura même un épisode officiellement reconnu comme un honteux truquage le présentant aux côtés de Jane Fonda dans une manifestation qu'il n'avait jamais fréquentée ou allant même jusqu'à collecter de misérables témoignages mettant en doute ses blessures au combat.
John Kerry a conscience que son rendez-vous avec les citoyens américains a été excessivement pollué par des campagnes négatives sans limite.
John Kerry et Al Gore sont les personnalités emblématiques de combats qui dépassent de loin leurs seules candidatures personnelles ou même démocrates.
Ils sont devenus les symboles de 4 enjeux :
- la transparence dans les conditions pratiques du système de vote de la démocratie la plus puissante technologiquement au monde,
- la moralisation des relations entre le pouvoir politique, le pouvoir financier et les médias,
- la restauration du contenu dans la politique américaine,
- et surtout la restauration du prestige de la fonction politique de la démocratie la plus puissante au monde.
Ce 29 juillet 2004, à 23 heures, John Kerry avait achevé son discours par des mots simples : " et si nous avions une conduite aussi bonne que le mérite le rêve américain de sorte que la bigoterie et la haine ne volent jamais plus l'espoir et l'avenir de chaque Américain ? ".
Il montre que sa destinée méritait une fonction de tout premier plan.