Et là, surprise. Ce que j'avais déjà remarqué depuis quatre ans semble se confirmer : les cigales sont arrivées à Lyon !
Ainsi en trouve-t-on au parc de la Tête d'or, sur les bords du Rhône, de la Saône, dans les parcs de Feyzin et sur la colline de Fourvière. La région est donc couverte de cet insecte typiquement du sud...
Ce fait démontre une fois de plus, s'il était besoin, que le dérèglement climatique est bien palpable à toute personne voulant le voir.
J'ai eu l'occasion de discuter avec un responsable des espaces verts du Parc d la Tête d'or. Il m'expliquait avec le plus grand sérieux que cela fait quelques temps que les cigales semblent monter vers Lyon. Pour lui, elle n'ont pas été amenées, mais sont bien montées du sud. Il avançait que comme les hivers sont de moins en moins froids, et les étés de plus en plus chauds, les larves de cigales survivent, et les adultes arrivent à se reproduire.
Certaines personnes pensent que cela n'est pas grave, voir même que cela fera une attraction de plus pour Lyon (avis d'un élu PS, sérieux en plus).
C'est méconnaitre une chose simple : toute biosphère modifiée entraîne une refonte totale de la vie dans la région concernée. Et c'est bien ce qui pend au nez de la région lyonnaise.
Doit on se souvenir que la région Rhône Alpes est une région agricole ? Que la modification de son biotope n'est pas une nouvelle annodine ?
Car les cigales ne sont qu'un des facteurs de la modification en cours. Les espèces endémiques, toujours selon le responsable des espaces verts, semblent disparaître au profit de nouvelles (plus proches de ce que nous sommes sensés retrouver dans la Drôme ou l'Ardèche).
Bien sur les fans de la Côte d'Azur vont sûrement être heureux de cela, mais il est plus vraisemblablement logique de s'inquiéter de cela. La responsabilité collective de l'impact sur le climat n'est plus à démontrer, tout comme l'immobilisme qui fait politique depuis des années.
Seulement, aujourd'hui, il va falloir prendre des décisions et vite. Nous allons devoir, collectivement, et politiquement, repenser nos modes de vie et de productions locales. Sera-t-il toujours logique de cultiver certaines choses si elles ne s'adaptent pas aux nouvelles conditions, par exemple.
L'arrivée des cigales à Lyon est révélateur de l'emballement face auquel nous sommes. Il n'est plus temps de chercher seulement à limiter les dégats, il est temps de s'adapter, et vite !