Magazine
D'abord trouver un titre, c'est souvent comme cela que les choses s'arrangent et puis ensuite tout s'articule, autour d'une idée finalement résumée en tête de gondole.
Et les points de suspension s'encordent somme j'imagine les hommes solidaires en montagne, car je n'y connais vraiment rien aux cimes et aux exercices du genre- mais l'écriture, enfin plutôt ma prose je la vois comme cela- partie de rien, en randonnée autour d'un mot, une pensée qui m'entraîne, qui me tire même, dans des pas, à peine des traces qu'il me faut deviner sans savoir où je vais, mais je sens d'avance -même dans la colère- qu'à un moment ou un autre ça va me faire du bien.
J'ai d'abord lu les autres, beaucoup;
Et m'enfuir dans leurs histoires que je ne comprenais pas toujours mais qui me mettaient en parenthèse d'un quotidien familial auquel je n'avais rien demandé et qui me le rendait si bien.
J'ai du mal à repérer les années avec exactitude, mes souvenirs de l'époque me supposent en culotte courte. De toutes façons, les jambes nues- été comme hiver- c'était la rançon de l'enfance d'alors et l'examen de passage vers un état du presque grand se soldait -beaucoup plus tard- par des mollets sous toile...
Mes premiers émois de lecteur se nourrirent de la bibliothèque paroissiale.Oh! elle était pas bien grande et forcément très orientée, mais à mon niveau de découverte, elle me semblait immense et riche de plaisirs inconnus jusqu'alors.
Je ne brillais pas vraiment à l'école des frères mais au moins j'avais appris à lire et je me débrouillais plutôt pas mal -dans ce domaine- . Je devins donc rapidement client fervent, boulimique même, des quelques rayonnages gérées par des dames permanentées et gentilles qui à force de me voir dans leurs murs prirent l'habitude de me conseiller dans mes recherches. Après une première mise en bouche avec des revues pleines de dessins et peu de texte, il me fallut rapidement des nourritures plus solides. Les images, je n'avais pas besoin de les avoir sous les yeux puisque qu'il me suffisait de rentrer dans l'histoire pour me les fabriquer, à ma convenance.
Très vite, je m'orientais vers les rayons où s'alignaient sagement les livres d'une collection qui s'appelait "signes de piste". On y racontait les aventures de garçons qui avaient à peine quelques années de plus de moi. Les dames de la bibliothèque me laissaient faire trouvant sans doutes et à juste titre qu'il ne fallait pas réfréner mes velléités de connaissance. D'ailleurs souvent par la suite dans les bibliothèques successives que je fréquenterais , j'aurais la chance de rencontrer des personnes du même acabit qui me laisseront butiner ou bon me semble....
Une bande de copains, la vie au grand air, la découverte de la nature humaine et de ses environs dans une organisation communautaire en marge du monde des adultes voilà ce qui me plaisait dans ses histoires naïves et convenues de boy-scout, mais aussi sans doutes et je le découvrirais peu à peu et en seconde lecture, le trouble engendré par la proximité d'autres garçons et la tendresse pseudo- virile des amitiés particulières.
Quelques années plus tard, "comme c'est étrange", je serais scout marin, pas franchement intéressé par le lever des couleurs en uniforme et garde à vous au petit matin, mais plutôt et en autre par mon chef de patrouille lorsque nous dormions dans la même tente et que je le sentais, tout proche de moi...
affaire à suivre...