Tu es avec une autre, et c'est avec elle que tu fais des projets, que tu pars en vacances, l'amour aussi.
Pas avec moi.
Je résiste ce soir contre cette sensation absurde, et vive, que tu n'es finalement pas parti, que tu n'as pas pu. Que tu vas monter les escaliers tout à l'heure. Qu'elle y est allée seule, sans toi, là-bas.
Ce geste, que tu as fait vendredi dernier, ôter ton alliance, me montrer combien elle était large, me regarder dans les yeux en effectuant ce mouvement, pourquoi ?
J'attends tes pas. J'attends que ta silhouette apparaisse derrière ma porte. Je t'attends.
Et cela ne sert tellement à rien, et cela me paraît si insensé, que j'en suffoque lentement et profondément de tant de bêtises.
Tiens, et si je l'écrivais, là, maintenant, que tu es là, pas parti, pas avec elle, et que je vais te voir, tout à l'heure, bientôt. Peut-être qu'effectivement tu m'apparaîtras, comme par magie, pas parti, pas avec elle, avec moi, ici.
Peut-être.
© Les écrits d'Antigone - 2009