Parce que ce blog n'est pas tout et que la vie continue au dehors ; parce que d'autres s'enfoncent dans la détresse quand je nage dans le bonheur ; parce que c'est insupportable, parce qu'il est des drames pour lesquels les mots sont bien impuissants, ridicules et déplacés.
En deux mots, et sans détours inutiles - l'heure n'est pas aux effets de style : Ioana est une jeune femme lourdement handicapée, qui vit sa maladie et les diminutions qu'elle lui inflige avec un sourire qui m'a toujours bouleversé. Elle n'a pas beaucoup d'années de vie derrière elle, Ioana, et elle n'en a plus beaucoup devant elle...
La vie, qui sait se montrer prodigue de férocité avec une constance dans le sadisme assez impressionnante, vient de lui porter un nouveau coup. Son amour est parti. Comprenons-nous bien : il ne l'a pas quitté, il est mort. Il s'est pendu. Le désespoir peut mener à de tels gestes, et ce n'est certainement pas moi qui me ferai le juge de son acte. Je salue au contraire la mémoire de cet homme que je devine courageux. Et malheureux. Lisez plutôt ce texte déchirant de sa Ioana, de son amour, son amour qui reste seule.
Et elle a besoin d'aide Ioana.
Elle ne peut pas rester seule.
Elle ne peut pas survivre seule.
Voilà pourquoi ce soir je me fais à mon tour le porteur de ce message, de cette si mince chaîne de soutien, si ténue, si fragile, mais pourtant si indispensable.
Parce que les blogs ne sont pas faits que pour se regarder le nombril.
Parce que si on peut apporter un peu d'aide, un peu de temps, un peu de soi, un peu d'argent, c'est toujours du réconfort gagné sur l'horreur et le désespoir.
Ces quelques lignes en italique qui suivent sont de Céline, pour laquelle j'ai un pensée particulière ce soir. Je t'embrasse Céline.
Je ne vois pas bien ce que je peux rajouter de plus à ce qu'elle explique. J'invite simplement tous ceux qui se sentent concernés à reprendre le flambeau.
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On est tous touchés, bouleversés, abattus, bien sûr. Maintenant, on a le devoir de se relever, et d'agir autant que possible :
- Ioana doit vivre le "mieux" possible avec cette douleur, remonter la pente si elle le peut, au moins continuer son chemin. Pour ça, il lui faut bien sûr un soutien moral énorme. Les mots ne pourront pas tout, mais ils sont indispensables.
Puisque les mots ne peuvent pas tout, pouvons nous autre chose ? Oui, bien sûr. Ioana a assez à faire à négocier avec sa souffrance, on ne peut pas tolérer de la laisser en plus s'embourber dans des problèmes concrets.
- Ioana a besoin de TROIS auxiliaires dans l'urgence, pour compenser toute l'aide que lui apportait Charles-Henri, et aussi une auxiliaire qui choisit le mauvais moment pour la lâcher. Ca se passe sur Rennes, et c'est URGENT. Faites jouer le bouche à oreille, si vous connaissez quelqu'un de confiance là-bas... (pas forcément diplômé hein)
- Ioana a besoin d'un fauteuil plus adapté à ses besoins, qui coûte terriblement cher. Ca peut sembler dérisoire, le confort d'un fauteuil en période de deuil. Mais je suis persuadée que ça ne l'est pas, parce que c'est un sujet qui use Io depuis des mois, qu'elle a dû créer une assoc pour recueillir des fonds (pour elle et d'autres...) et qu'elle est encore loin du compte. Parce que, vu l'inconfort de son fauteuil actuel, elle passe beaucoup de son temps au lit, et que je suis persuadée que ça compte, pour le moral, d'être "active", de pouvoir encore se balader, c'est les petits détails qui tiennent en vie l'air de rien... Le site de son assoc "les z'Iotres", pour donner ou aider.
- Une autre option est de donner directement à Io, qui choisira si elle a besoin de cet argent pour ses dépenses au quotidien (qui risquent d'être bousculées avec ce cataclysme), ou le destiner à l'association. En ce cas, envoyer simplement le chèque à Ioana Nantel, 23 bv Laennec, 35000 Rennes. Voilà pour l'instant ce qui se dégage des besoins réels de Io. Tellement impuissants devant sa souffrance, si au moins on peut soulager son quotidien... Pour plus de détails, pour échanger, pour apporter, il y a aussi son forum, ici Tout le monde peut mettre la main à la pâte, à son niveau... Impossible de dire "on y peut rien".
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Pas de commentaires sur ce billet. Il n'a pas été écrit pour me mettre en avant.
Sammy revient dans quelques jours.