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Après les Sirènes

Par Guimond

C’était encore l’été
Du moins ce qu’il en restait
Lorsque les sirènes

Se sont tues


Après la pandémie patentée
Et les attentats subventionnés
Par les aboutissants
De ceux tenant nos laisses
Un silence génocidaire
Planait dans l’air vicié

Venant en aide
Aux plus ammochés
Des quelques rescapés


À ceux qui préféraient
Ne rien voir venir
En regardant leurs programmes


Je portais une gamine
En fonçant dans le sous-bois
Nous avons marché
En petits groupes
Vers le Nord
Loin des routes
À travers champs

Les nouvelles arrivaient
Nous informant que la Ville
Avait subi les foudres
Tellement annoncées
Que des armées
De types en noir
Avaient aspergé les foules
Et que le feu
Avait tout consumé

Certains trainaient
Des bouillies de chair

Les restes de leurs enfants
Comme si le grand air
Aurait pu les ranimer
Ces victimes de première ligne
Des hélicoptères rasaient
La cime des arbres
Nous incitant à nous cacher
À intervalles irréguliers

L’odeur des aérosols humanicides
Nous a d’abord secoué de cris
Plusieurs se sont mis
À saigner du nez
Nous avons déchiré des trucs
Pour nous couvrir le visage

Pourquoi ces gens
Portaient-ils sur leurs dos
Des sacs bourrés de trucs
Des gadgets ignobles
Leurs portables tracés

Toute cette pacotille

Devenue obsolète
Vu nos circonstances?

Fut la dernière question
Qui me traversa l’esprit.


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