Je vais bien, ne t'en fais pas

Publié le 25 juillet 2009 par Vance @Great_Wenceslas

Vu en DVD, par TWIN

Une jeune fille part à la recherche de son jumeau qui a disparu après une violente dispute avec son père. De ce canevas euphémiste, Philippe Lioret tire une œuvre de sentiments murmurés, de rancœurs cachées, de peines inavouées. Mélanie Laurent, nymphe éblouissante dont la beauté, le charisme et le talent la désignent golem schizophrène fait d'une Ava Gardner accessible et d'une Scarlett Johansson chaleureuse, trimballe une aura magnétique pleine de non arrogance et de sourires qui feraient tourner la Terre à l'envers. Un simple regard lui suffit pour exprimer un panel infinis de doutes et de sensations. Son jeu, fabuleux, est à la fois charnel, vivant, bouillonnant et très intellectualisé. Julien Boisselier, attachant d'acharnement triste et juvénile, et Kad Merad, absolument parfait (mais comment pouvait-on en douter ?), pour ne citer qu'eux, le lui rendent bien.

Chronique d'une adolescente mal dans sa peau, et dont cette absence entraine une fuite en avant, JE VAIS BIEN, NE T'EN FAIS PAS multiplie les errances, les détails, les symboles, les mouvements à la richesse signifiante inouïe. Et que dire de ce double uppercut final ? L'émotion qu'il dégage achève ce chef-d’œuvre d'interprétation et de mise en scène sur une terrible note d'espoir désenchanté, dont Lily, la chanson phare, continuera à vous hanter bien après la fin du générique. Courez-y, c'est le film qui m'aura réconcilier avec plus de vingt de cinéma français : la dernière fois que mon pays m'avait fait autant vibrer, c'était GARDE A VUE (Ventura-Serrault-Schneider, 1982).


Bonnes performances techniques, même si l'image, volontairement froide, aurait pu être plus définie. L'un des meilleurs commentaires que j'ai jamais écoutés, prolongement total du film, seconde expérience à renouveler quasi à la suite, est proposé en bonus.

Making-of enjoué, scènes coupées, clip et BA complètement un programme de qualité.