Nous espérons que nos lecteurs seront intéressés par cette histoire passionnante...
Né à Landrecies (département du Nord) le 1er janvier 1697, Joseph François Dupleix est le fils de François Dupleix, Contrôleur Général des Domaines du Hainaut et de Anne-Louise de Massac. Dès l'âge de 9 ans, il est placé au collège de Quimper. Son père, un fermier général prospère, souhaite qu’il devienne marchand et, pour le distraire de son goût pour la science, l’envoie voyager en Inde. En 1716, il embarque pour l'Inde comme Enseigne de Vaisseau sur un navire de la Compagnie de St Malo. Cette compagnie possède des comptoirs en Inde et fait beaucoup de commerce (bois, café, huile, épices, tissus, etc.).
De retour en France, il est nommé, grâce à son père, conseiller au Conseil Supérieur de Pondichéry : il repart en Inde le 29 juin 1721 et démarre ainsi son épopée indienne qui durera 33 ans.
Le nouveau membre du Conseil Supérieur de Pondichéry et aussi commissaire des guerres. Même s’il n’a pas un rôle prédominant, il fait preuve d’un sens réel des affaires publiques et s’acquitte de ses fonctions avec un talent certain. Il administre et fait aussi du commerce pour son propre compte (pratique assez habituelle à cette époque) ce qui lui permet d’acquérir rapidement une fortune importante.
Pondichery principal établissement français
Que représente une ville comme Pondichéry en ce début du XVII° siècle et de quelles activités vit-elle ?
En matière d’implantation en Inde, les Français sont en retard par rapport aux autres nations européennes déjà implantées en Inde et ressentent rapidement la nécessité d'avoir une « place de retraite » qui leur soit propre, semblable à celle de Goa pour les Portugais, Cochin pour les Hollandais, Bombay pour les Britanniques. En 1672, ils saisissent l'occasion offerte par un seigneur du pays, qui leur propose de s'établir sur son domaine, à Pondichéry, port de pêche situé à quarante lieues au sud de Madras et à douze lieues au nord de Porto-Novo, sur la côte de Coromandel, région productrice de coton, où de nombreux tisserands fabriquaient les étoffes recherchées par les Français pour leurs envois en Europe. Le prince local concéda aux nouveaux venus un « logis tout en terrasses, entouré de deux grandes cours et flanqué d'une grosse tour », édifié par des commerçants danois qui avaient dû se retirer à la suite de la faillite de leur entreprise. Ceux-ci bâtirent des logements et des magasins qu'ils entourèrent d'un mur vaguement fortifié surtout destiné à décourager les voleurs.
Progressivement le comptoir prend de l'importance, tant pour le commerce, que pour affirmer la présence française dans le pays. En 1702, le gouvernement royal décide, après avoir obtenu l'autorisation du Moghol, d'y faire édifier, sous la direction d'ingénieurs de l'armée, une forteresse, analogue pour le plan et les dimensions à celle bâtie par Vauban à Tournai. Les contemporains hindous y voient la plus importante et la plus forte installation militaire européenne dans leur pays.
La défense est complétée ensuite par la construction d'une enceinte fortifiée, renforcée par des bastions portant des pièces d'artillerie. Cette réalisation militaire est
accompagnée d'un aménagement d'urbanisme. À l'intérieur de l'enceinte, il est ordonné de construire les maisons en briques, et non en terre comme auparavant, avec une couverture en tuiles et non
en essentes, et de suivre un plan d'alignement régulier, avec des voies rectilignes, plantées d'arbres, dont le Pondichéry actuel conserve encore l'organisation. On y édifie aussi des bâtiments
publics civils comme l'hôpital ou la monnaie, ainsi qu'un temple hindouiste, une mosquée et des églises catholiques, dont la plus importante est celle des Jésuites, la cathédrale actuelle. La
population augmente rapidement, et l'abbé Guyon, auteur d'une Histoire des Indes Orientales publiée en 1740, assure : « Suivant le dénombrement
qui en a été fait dans les années dernières, on a compté dans Pondichéry cent vingt mille habitants, Chrétiens, Mahométans ou Gentils [Hindous]. »
A SUIVRE