La bedondaine de Julien Dray

Publié le 25 juillet 2009 par Cetaitdemainorg
Ancien trotskyste et co-fondateur de S.O.S. Racisme, le socialiste Julien Dray a acquis au fil de sa carrière politique la bedondaine de la notabilité. Gustave Flaubert et Honoré Daumier aimaient en leur temps brocarder cet embonpoint nourri aux meilleures tables et dont la chaîne de montre constituait l'emblème. Julien Dray, grand-maître horloger à côté duquel Jacques Séguéla n'est qu'un représentant de commerce avec ses Rolex, sait remettre les pendules à l'heures mais pas les comptes à zéro. Traqué par la brigade financière il lui est reproché de dépenser 43 500 € par mois alors qu'il n'en gagne que, si l'on peut dire, 34 000. Mon propos n'est évidemment pas de déterminer sa culpabilité ou son innocence. Ni même de crier au scandale. Les manitous du CAC 40 ont des revenus tellement supérieurs n'est-ce pas ! Je préfère m'interroger sur les rapports qu'entretient le député de l'Essonne avec le réel. Comment un homme qui représente le peuple et vote des lois peut-il vivre ainsi au-dessus de ses moyens ? Comment ne voit-il pas que, même innocent, les ravages dans l'opinion sont irréparables ? Alors que le cadavre du parti socialiste part déjà en poussière ! Certes, notre élu s'est lui même qualifié d'acheteur compulsif. Les montres, toutes sortes de montres, les stylos-plume, toutes sortes de stylos plume, finissent par coûter bonbon. Ajoutez à cela les bamboches arrosées aux meilleures enseignes de Paris et les 34 000 € fondent en un tournemain comme glaçon en whisky. Ah ! Pauvre Julien Dray. Votre souffrance me fait de la peine. Là où vous en êtes, le psychiatre le plus avisé ne pourra rien pour vous. Je vous conseille en revanche de consulter un philosophe. Pas l'un de ces vieux beaux télévisuels eux-mêmes écrasés par l'argent, mais un philosophe ordinaire. Si Deleuze n'était pas mort, je vous aurais volontiers arrangé un rendez-vous. Il s'y connaissait en matière de réel. Il aurait su redonner à vos yeux des paupières pour différencier la nuit du jour. Il vous aurait conduit vers une pensée simple pour organiser vos perceptions, (sans mauvais jeu de mots !), et, comme il fréquentait les humbles, il vous aurait trouvé un conseiller en gestion ménagère. Allons, M'sieur Dray, avec un minimum d'efforts vous parviendrez à rétablir l'équilibre de votre budget. Sinon, plus dure sera la chute...