Deux articles (The other-worldly philosophers, Efficiency and beyond) s’interrogent sur ce qui va arriver à l’économie, dont les théories ont collaboré à la dernière crise. Elles ont pas mal de points curieux :
- Comme le montre le crash, elles n’avaient jamais été testées. Au mieux l’économie en est-elle au niveau de la médecine de Molière.
- En fait, elle n’a même pas atteint celui des techniques des bâtisseurs de cathédrales : au moins eux connaissaient les limites de leur art, et étaient prêts à réparer les fentes de leurs édifices au fur et à mesure qu’elles apparaissaient. Surtout, ils ne faisaient pas prendre de risque « systémique » à la terre.
- Peut-être le plus surprenant est que les économistes découvrent ce que tout le monde sait, par exemple qu’en phase spéculative, il est rationnel d’aller dans le sens de la spéculation, et pas, fondement de la science économique (!), de faire l’inverse.
- En tout cas, il n’est toujours pas question que l’économie s’inspire des sciences humaines.
Paul Krugman donne une piste de renouveau, géniale : étudier les crises pour les comprendre. Autrement dit sortir de son université et essayer de construire des théories qui collent au comportement du monde. Il n’y a pas à dire, mais il n’a pas volé son prix Nobel.
Compléments :
- Ce que les prix Nobel ne comprennent pas : Irrationalité du marché.