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Trop de pression pour les étudiants indiens

Par Naila

Voici un article frappant que j’ai trouvé sur le site de France24 http://www.maisnonjeblogue.com/wp-content/uploads/2008/04/france24_logo.jpg et que je tenais à partager avec vous. L’Inde est une puissance mondiale et nul ne peut le contester. Mais cela n’est pas suffisant, il faut continuer les efforts. Tout le monde l’a compris, les parents en premier. Leurs enfants doivent faire les meilleures études, intégrer les meilleures universités, avoir le meilleur job, être meilleur que ses amis, ses cousins… Mais à quel prix.

Je vous laisse donc découvrir ce fait de société qui tend à s’amplifier et qui malheureusement n’est pas propre à l’Inde.


Un nombre croissant d'étudiants indiens souffrent de la pression exercée par leur entourage pour qu'ils intègrent les écoles les plus prestigieuses. Certains ne la supportent pas et tombent en dépression. D'autres vont encore plus loin...

Les parents de Mohit Verma rêvaient de voir leur fils de 18 ans devenir un brillant ingénieur en informatique. Ce couple qui habite à New Delhi était loin de se douter que la pression constante qu'ils ont exercée sur Mohit allait le pousser à bout.

En juin, celui-ci s’est effondré. Deux jours après avoir reçu les résultats de ses examens d’admission à l’université, Mohit s'est pendu. Dans une lettre laissée à ses parents, il s’excuse de ne pas avoir été à la hauteur de leurs espoirs.

“Mohit n’avait pas obtenu de notes suffisamment élevées pour intégrer une bonne école d’ingénieur, raconte Indu Mehta, l'une des professeurs du jeune homme, à FRANCE 24. Il a probablement dû imaginer que ces mauvais résultats allaient contrarier ses parents", analyse-t-elle.

Durant ce même mois de juin, 16 autres étudiants se sont suicidés en Uttar Pradesh, un État du nord de l’Inde, apparemment en raison de leurs mauvais résultats scolaires.

Aujourd’hui, la pression sociale sur les étudiants indiens est une réalité : ils doivent faire un parcours scolaire excellent et une carrière professionnelle brillante. Comme dans d’autres pays d’Asie, tel le Japon ou la Corée du Sud, échouer aux examens est devenu inenvisageable.

Depuis 2006, au moins 16 000 étudiants indiens se sont suicidés, selon un rapport publié par le ministère de la Santé, en mai 2008. Les autorités ont, certes, promis de réformer le système éducatif pour alléger cette pression, mais le système n’est pas seul en cause.

La compétition tue

À tous les niveaux, la concurrence est épuisante. Alors que l’émulation est déjà grande entre les étudiants, parents et professeurs mettent la barre encore plus haut en faisant des comparaisons.

Pour Bittu Sandhu, assistante sociale à Chandigarh, une ville du nord du pays, ils ont une large part de responsabilité dans la détresse des étudiants.

"Indirectement, les professeurs sont aussi responsables, admet Indu Mehta, enseignante. La réputation d’une école dépend des résultats lors des examens d’entrée à l’université. Les professeurs sont donc obligés de pousser les étudiants à avoir de bonnes notes", explique-t-elle.

Il en est de même pour les parents. “L’enfant est soumis à une immense pression dès le plus jeune âge, explique Bittu Sandhu. De nombreux parents veulent que leur fils ou leur fille soit parfait. Ils doivent donc avoir les meilleures notes possibles… Il en va de la fierté de la famille", ajoute-t-elle.

"La pression est telle que, pour inciter son enfant à finir son assiette, une mère lui dit qu’il deviendra le premier de la classe", explique Sandhu.

Les parents de Mohit disent, eux, "que tout ce qu’ils voulaient, c’était que leur fils réussisse dans la vie". "Je n’ai jamais été très loin professionnellement, mais je voulais voir mon fils faire une belle carrière", confie son père, dévasté.

Bittu Sandhu constate que les suicides et les cas de dépression sont particulièrement nombreux dans les familles dont les parents n'ont pas fait beaucoup d'études. "Les couples diplômés se concentrent sur l’épanouissement global de l’enfant", explique-t-elle.

Les études et rien d’autre

La mère de Kartik Sood avait la réputation de pousser son fils à travailler dur pour pouvoir faire médecine. Un voisin raconte qu’”elle était capable de l'enfermer dans une chambre pendant des heures pour le forcer à étudier, alors qu'il n'avait que 16 ans. Son seul rêve était de le voir devenir médecin”, ajoute-t-il.

"Puis un jour, pétrifiée, elle a dit qu'elle avait trouvé une lame de rasoir sous le matelas de son fils, se souvient-il. Elle avait peur qu’il ait une tendance suicidaire." Cette menace ne l'a cependant pas fait changer d’attitude envers Kartik. Elle a continué à le pousser à réussir les examens d’entrée pour la faculté de médecine, en vain.

Si le jeune homme a tenu le coup, l’ambition de sa mère "a ruiné la famille, qui a dépensé sans compter pour embaucher des professeurs particuliers, et a brisé l’enfant émotionnellement", raconte le voisin.

Nombre d’étudiants indiens sont placés dans des situations difficiles pour réaliser les rêves ambitieux que leurs parents ont pour eux.

Anamika Sinla a 23 ans. Elle fait des études de management à New Delhi. Passionnée de tennis, elle aurait aimé devenir joueuse professionnelle. "Mais, pour mes parents, le tennis ne devait être considéré que comme une activité extrascolaire, raconte-t-elle avant de confier : Je vais m’engager dans une profession que je ne vais pas réellement apprécier..."

 

Source: www.france24.com


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