Riche idée que celle d'Allez les Filles que de faire venir Jeffrey Lewis, ancienne tête pensante des Moldy Peaches, et l'un des initiateurs d'un folk qui n'en est pas un. Doublement riche cette idée, car elle assurait un peu de musique live à ceux qui ne peuvent se rendre sur l'un des festivals de l'été. Et de plus, l'association avait programmé Victory Hall en première partie, et c'ets un peu l'assurance tout risque.Pour être franc, l'affiche n'était pas super cohérente, car les quatre membres de Victory Hall ont envoyé du très fort pour le concert. Le son était assez terrible, ettout le talent du groupe est justement de ne pas créer seulement un magma sonore, mais au contraire de faire ressortir de vraies excellentes mélodies (normal avec un membre du talent de Julien Pras), qui existent tout à fait dans la puissance de Martial, Hugo et David. "Herd of Fakes", "Cave in Star", "Southern Miranda" ou encore "Apple Summer" sont des titres qui mériteraient de dépasser les frontières de la cave du Saint-Ex. Et dire qu'ils ne jouent que très rarement tous les quatre !
Le MySpace de Victory Hall, la chronique de "The Dull Commando's Merchandise" sur POPnews
Après un passage par le dehors pour se rafraîchir (il fait juste une chaleur incroyable dans la salle), la surprise est que ce n'est pas Jeffrey Lewis sur scène, mais une jeune fille, qui répond au nom de Pikelet. Elle est australienne, en solo presque tout le temps et a comme plus fidèles alliés son clavier et ses pédales. N'hésitant pas non plus à multiplier les percussions sur toutes sortes de choses, elle joue aussi avec un melodica et assure finalement un interlude assez sympathique, joliment bricolé.
Le MySpace de Pikelet
Ultime pause rafraîchissement, puis il est temps de retourner dans l'autocuiseur. Jeffrey est là, avec son frère Jack et son batteur Jeffrey (lui aussi). L'Américain est là pour présenter son album "Em Are I". Sa guitare est très décorée, avec force comics, car Jeffrey est aussi amateur et auteur de comics. Au milieu du concert, il nous a d'ailleurs gratifié de la lecture d'un comic de son cru, totalement absurde et qui prouvait une maîtrise impressionnante du récit tordu et du dessin. Et sinon, la musique s'est révélée très agréable, y compris pour moi, novice de son oeuvre. C'est enlevé, et assez inclassable, entre piques acides et humour décalé, un brin bancal mais en fait qui retombe toujours sur ses pattes. "Roll Bus Roll" est excellent, comme "Slogans" (joué à fond et vite), ou tout un ensemble d'autres titres dont je ne connais pas le nom. Bref, une très bonne soirée, juste un peu perturbée par la chaleur épouvantable du lieu, mais vu le prix (6€ pour adhérents ALF), avoir un bon concert et une séance de sauna, c'est plutôt chouette, non ?
Le MySpace de Jeffrey Lewis & the Junkyards
Le site officiel de Jeffrey Lewis
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