Lu sur le blog de Bernard G (http://bernardg.blogspot.com/) : « Dans ce jeu de quilles qu'est devenu le PS où les uns derrière les autres, tous ses leaders s'effondrent, qui reste ? Martine Aubry devrait être pour longtemps plombée par la défaite des européennes, celle à venir des régionales, les dissensions internes qu'elle n'arrive pas à régler. Dominique Strauss-Khan est trop occupé à New-York, les enjeux sont trop élevés pour qu'il se risque à perdre un poste qui fait de lui l'une des premières puissances financières mondiales dans un combat incertain. Les quadras et quinquas, Vals, Moscovici et autres Peillon n'ont, et c'est un euphémisme, convaincu personne. Ségolène Royal a suscité trop d'opposition pour pouvoir vraiment remonter en selle. Delanoë semble manquer d'épaisseur.
Reste… Fabius.
Il pourrait très bien être le recours d'un parti qui s'enfonce chaque jour un peu plus dans la crise et qui, sous couvert de travailler, est devenu tout simplement inaudible. Lui seul peut proposer aux socialistes une chance de ne pas perdre forcément la prochaine élection présidentielle. Il a la stature et l'étoffe d'un homme d'Etat, la crise du sang contaminé a montré ses qualités. Il a l'intelligence, la culture et la subtilité que l'on attend d'un Président. Il a des réseaux solides, anciens et puissants dans le milieu des affaires. Nul ne doute de son talent. Son passage à Matignon et ses positions électorales en Normandie lui donnent une incontestable légitimité. Il n'a pas de casseroles et n'a jamais été soupçonné du moindre détournement de fonds.
Ses quelques faiblesses ne devraient plus en être dans quelques mois lorsqu'il s'agira de choisir :
— son allure de grand-bourgeois élégant, un peu distant ? Cela se soigne,
— son opposition à la constitution européenne ? elle pourrait être oubliée. Après tout l'anti-européen Bové et le très européen Cohn-Bendit ont réussi à faire campagne ensemble,
— la méfiance des socialistes (il n'est pas le plus aimé au sein du parti)? Elle pourrait être corrigée s'il demandait à ses troupes de faire profil bas.
— son opportunisme (comme sa proposition d'un Smic à 1000€) ? Nous savons tous qu'il vaut mieux que cela.
Resterait à trouver un programme. Ségolène Royal et Daniel Cohn-Bendit lui ont ouvert le chemin. Il suffirait qu'il prenne chez l'une et chez l'autre, qu'il y ajoute une pointe de social façon Terra Nova. Son talent devrait lui permettre de construire une offre capable de séduire les électeurs, depuis ceux du Modem jusqu'à ceux qui se souviendront, à la gauche de la gauche, qu'il avait appelé à voter contre la constitution européenne. »
J'aime assez le contenu et le ton de ce texte. La conclusion de Bernard G ne me convient pas. Laurent Fabius n'a nul besoin d'emprunter à Ségolène Royal ou Dany Cohn-Bendit. Il pourrait retenir l'idée de Christophe Barbier ou en tout cas la suggérer à Martine Aubry : 100 jours, 100 idées, 100 propositions et un projet présidentiel en devenir. Pour cela, il suffit de motiver les socialistes et de leur proposer un horizon. Et un présidentiable.