Comment déterminer la couleur de votre homme?

Publié le 24 juillet 2009 par Imparfaiteetalors
Je ne sais pas pour vous, mais parfois je pense y être allé trop fort en développant les côtés roses de PapaZen. C'est vrai! Il n'a pas son pareil pour faire le lavage de toute la famille en un temps record (lavé, plié, rangé, aucun vêtement déteint ou abimé par-dessus le marché!). Ses fenêtres sont lavées et « ses » portes françaises astiquées avant même que l’idée de me mettre à la tâche ait peu me traverser l’esprit. De quoi faire mourir plusieurs de mes copines de jalousie…
Néanmoins, je pense l'avoir invité un peu trop souvent à inverser les rôles, ce qui a contribué à lui faire refouler ses instincts primitifs. Ses instincts de chasseur, ceux-là même qui permettaient aux hommes des cavernes de protéger leur famille, à leurs risques et périls. Voyez vous-mêmes par cette anecdote estivale terrifiante.
ACTE 1 – Cuisine. Intérieur jour.
Julie, horrifiée, en grimpant sur une chaise - Aaaahhhhh!
PapaZen, d’un ton banal et désintéressé, occupé à préparer le souper - Mmmm ?
Julie - PapaZen! Qu’est-ce que ton ami a pris pour tuer la gigantesque araignée dans son sous-sol ? Double l’arsenal ! Fais vite! Elle me regarde !
PapaZen, qui prend tout son temps, dont l’instinct de survie est à peine titillé - Ça m’étonnerait qu’elle soit aussi énorme : il avait pris un deux par quatre… J’arrive.
Julie - Non, non, ce n’est pas une blague. JE N’EN AI JAMAIS VUE COMME ÇA… Ils la prendraient à l’Insectarium.
Je poursuis mon contact visuel avec Aragog que je soupçonne de vouloir me charger. Quand j’aperçois mon chasseur de mammouths, arme destructrice à la main.
Julie - Mais qu’est-ce que c’est que ça?
PapaZen - Bah… Deux essuie-tout…
Julie - Je pense qu’on ne se comprend pas… Regarde la bête !
PapaZen, tout à coup dégoûté - Yeurk !
Julie, quadriceps contractés, toujours debout sur son promontoire - Prends une sandale au moins. Tu chausses du 12. Ça va l’intimider…
PapaZen - Es-tu folle ? Grosse de même, je vais la salir. Et je risque de garder sur moi une preuve indéniable du meurtre de notre animal de compagnie… Attention. Un, deux trois!
L’homme de Cro-Magnon s’élance gracieusement. Une scène de toute beauté.
Julie, yeux presque fermés, qui redoutait d’entendre le bruit mouillé d’un fruit qu’on écrase - MÊME. PAS. PROCHE. On a l’air fin maintenant. Elle s’est sauvée et elle va alerter toutes ses petites amies.
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ACTE 2 – Chambre. Intérieur soir.
Julie, préoccupée d’avoir passé toute la soirée à traquer sans succès la bestiole - L’araignée, elle va se payer notre gueule et revenir marcher dans notre lit cette nuit…
PapaZen, arborant une argumentation scientifique à toute épreuve - Aucune chance. Notre chambre est au deuxième. As-tu déjà vu des araignées monter les escaliers?
Julie, nullement rassurée - Einstein, toi, tu n’en as jamais vu marcher sur les murs peut-être?
PapaZen, sans doute perturbé dans sa logique mais n’osant l’avouer - Tu exagères. Par ailleurs, grosse de même, elle défie les lois de la gravité. Impossible qu’elle monte.
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ACTE 3 – Cuisine. Intérieur jour.
Julie, qui vient de descendre les marches sur la pointe des pieds - Aaaahhhhh!
PapaZen, qui se prélasse au lit, d’un ton toujours banal et désintéressé - Mmmm ?
Julie - Ça y est! Elle me cherche. L’animal est encore là !
PapaZen, qui remue à peine le gros orteil - Es-tu sérieuse?
Julie - Certainement que je suis sérieuse. Elle est plus grosse qu’hier. Elle a dû ramener du gibier dans sa niche et manger toute la nuit. C’était pas pleine lune hier?
PapaZen, depuis son épisode héroïque de la veille risque quand même une timide recommandation - Bien, tue-la.
Julie - C’est ça, Daniel Boone. Regarde-moi bien aller.
Bing Bang. Bing bang.
PapaZen, qui reste toujours au lit - Mais qu’est-ce que tu fais?
Julie, empoignant l’arme du crime - Je prends les grands moyens. J’ai sorti l’aspirateur!
PapaZen - Tu as quoi?
Pas de chance, le monstre à 8 pattes, apeuré par le bruit de l’appareil domestique, trouve refuge dans son antre. Merde!
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ACTE 4 – En voiture. Extérieur jour.
PapaZen - Tu sembles préoccupée?
Julie - Je pense encore à notre animal de compagnie…
PapaZen, rose et compréhensif - Ne t’inquiète pas. Tu as laissé la balayeuse sortie. Ça va l’intimider et elle va se résigner. Elle va se dire qu’elle n’a aucune chance avec une folle pareille : elle va rentrer dedans et se suicider…
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ACTE final – Cuisine. Intérieur soir.
Julie, rentrant à la maison - Aaaahhhhh! Mais je rêve! Elle tient à son territoire la /$%&* C’est quoi? Tu fais semblant de ne pas la voir pour que je m’en charge? Grosse comme elle est, c’est IMPOSSIBLE que tu aies pu passer à côté sans la voir!!!
PapaZen, balayant la remarque et faisant mine de s’occuper à quelque chose de vraiment important - Cette fois, fais-lui la peau!
Julie, qui abat l’arma fatale dans un cri de frayeur pour se donner du courage - Aaaahhhhh!
PapaZen qui, après avoir assisté à l’homicide, est soudainement rempli de sollicitude - Tu te rends compte que tu viens peut-être de tuer une mère de famille dont les petits vont mourir de faim? Ils ont peut-être assisté à la scène de leurs yeux effarés. Tu devrais avoir honte, moi je n’aurais jamais osé…
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Ci-gît, au fond de l’aspirateur, un spécimen entomologique rare: la doyenne des araignées. Témoin précieux de mes multiples efforts à faire de PapaZen un homme de son temps, son sacrifice n'aura pas été vain. Paix à son âme. Glurp.
Devrais-je revenir aux rôles traditionnels en m'occupant la lessive pendant un certain temps? Devrais-je le laisser prendre en charge les repas cuisinés sur le BBQ?