Mr Hulot, French ecologist, is a crusader. It shows it in a show in the respectable newspaper “Le Monde” on October the third. Instead of telling how environment measures could be profitable or healthy, he strikes topics as John in Apocalypses. Mr Hulot invites the French government to have a new crusade in Europe, as during Bonny’s time. The new ‘revolution’ to be exported would be ecology. How democratic isn’t it?
Quelle mouche pique-t-elle donc Nicolas Hulot dans une opinion au « Monde » du 3 octobre 2007 ?
Le texte commence avec cet appel papal « Monsieur Sarkozy, n’ayez pas peur ! », qui rappelle celui de Jean-Paul II aux jeunes en 2004. Il se poursuit par un vocabulaire apocalyptique qui rappelle le rêve éveillé de saint Jean : « rendez-vous critique de notre société », « moment crucial de vérité », « choix décisifs », « défi d’une ampleur sans précédent », « aspérité majeure sur le chemin de l’humanité » (sic ! ça veut dire quoi en fait ?), « gravité de la crise », « chaos social », « prix exorbitant »… n’en jetez plus !
Devant cette vision d’Apocalypse, l’apôtre invite à la conversion : il s’agit de « revisiter toutes nos certitudes », d’une « métamorphose de civilisation », « il faut le marteler », car « le monde nous observe » (comme la télé ?).
D’où cet appel à la tradition révolutionnaire française qui vise à exporter les Lumières partout ailleurs, comme une nouvelle croisade : notre « influence universelle », « la tradition de ses valeurs humanistes », « ce courage des choix », « cet exercice de démocratie », « porter cette orientation sur le continent européen », pour « une autre direction ». Un signe de cette arrogance française qui fait de l’Hexagone le phare du genre humain et qui agace tant nos voisins. Hulot prend sans doute Sarkozy pour un nouveau Napoléon prêt à envahir l’Europe au nom de la « liberté des peuples » ! Entre papes Nicolas…
Je néglige le vocabulaire œcuménique qui réunit technocrates (« coûts de mutation », « sur la base de son résultat », « prioritaires et structurantes »), altermondialistes (« une autre logique »), gauche traditionnelle (« immense travail ») et pratiques enseignantes (« autres collèges des groupes de travail » - ouf !). Une croisade doit réunir tous les idéalistes, pas de détail, Dieu reconnaîtra les siens.
Alors quoi, où est la science là-dedans ? Où est le raisonnement fondé sur la méthode expérimentale dans cet amalgame de « croyances » qui attise les « peurs » pour manipuler les symboles ? Pourquoi ne pas insister plutôt sur le bond en avant technologique nécessaire, sur l’efficacité à long terme d’une telle croissance, sur la santé de tous ? Non ! Il faut raviver la peur du Diable, répandre sa « vision » et lancer conversion et croisade ! Est-ce bien raisonnable ? Bien actuel ?
L’étude de « la nature » et plus précisément de « l’environnement » est une construction sociale. Elle fait appel à la réflexion philosophique sur la civilisation technologique et sur « la place de l’homme dans la nature ». Rien d’étonnant à ce qu’elle ait des résonnances religieuses, même si les Verts se veulent avant tout « de gauche », donc « laïcs ». L’homme doit renoncer à être « maître et possesseur de la nature », comme le préconisait Descartes, intellectuel des Lumières. Si « Dieu est mort » (ou presque), alors la « nature infinie » des catholiques est un mythe. L’être humain doit se faire humble, se fondre en elle. D’où cet appel habituel des écolos aux « communautés » plutôt qu’aux sociétés, au monde rural plutôt qu’à la ville, aux tribus pacifistes qui font sécessions plutôt qu’aux grands mouvements qui votent pour une politique. En bref, tout sauf les Lumières…
Et c’est tout un courant antimoderne qui ressurgit là. Venu du catholicisme profond qui imbibe la société française, sans aucun doute. Cécile Duflot, nouvelle secrétaire nationale des Verts et représentative de la sociologie du mouvement, n’est-elle pas fille d’un cheminot syndicaliste et d’une mère prof, militante et catholique ? Selon Wikipédia, « son succès peut s’expliquer par la simplicité de ses règles alliée à une réelle profondeur tactique et stratégique, ainsi qu’à une dimension conviviale apportée par le principe des échanges de ressources. » En bref une foi évangélique, une croyance au-delà ainsi qu’une fraternité d’apôtres. Elle-même a d’abord milité au sein de groupes catholiques de jeunes.
Cet anti-modernisme paraît pourtant contradictoire avec la sociologie écolo. Selon ‘Verts 92’, « ancré à Gauche, l’électorat ne se limite pas à la question environnementale mais associe aussi à son vote - plus que la moyenne des électeurs - les inégalités sociales, l’éducation, la mondialisation, la corruption et la construction européenne. » Mais c’est souvent par ignorance du monde et des mécanismes de l’économie, d’après Alphavert : « Le parti Vert est marqué par une surreprésentation des personnes issues de la fonction publique, du monde associatif et des couches moyennes intellectuelles. »
Alors, plutôt que d’élever le débat, Nicolas Hulot renonce. Il n’éduque pas mais agite les croyances ; il ne présente pas les faits et les méthodes mais manipule les peurs ; il n’analyser nullement l’efficacité des mesures qu’il préconise, il en fait une croisade.
C’est plus facile, plus médiatique, plus immédiatement « rentable » en terme de spectacle. Mais contre la démocratie.