Non, je ne vous lâcherai pas avant de vous avoir présenté l’intégrale de la famille Elephant 6. Eh si Beulah et son patronyme sorti de nulle part ne sont pas forcément les plus connus ni les plus intéressants du lot, ils ne sont pas pour autant à occulter. Simplement parce qu’on se trouve en face d’un groupe sans aucune prétention (splitté en 2004 d’ailleurs) dont le seul souci est de livrer une délicieuse pop rétrograde tout droit débarquée des 60’s, le tout dans une bonne humeur hautement communicative.
Flashback, nous sommes à San Francisco, en 1997, les deux amis Miles Kurosky et Bill Swan travaillent encore ensembles au tri postal lorsque la branche West-Coast du collectif psyché les signe (ainsi que cinq autres larrons) pour un premier album intitulé Handsome Western States. Pop à l’ancienne, sans électronique ni sample, tout juste avec quelques cuivres, l’insouciance est dans l’air. Deux ans plus tard, en 1999, le septet sort When Your Hearstrings Break. On y retrouve encore ces guitares gentiment saturées, ces mélodies efficaces et ces refrains acidulés rappelant pour certains les Flaming Lips, Cake ou encore Of Montréal.
Petit tour par la maison de disques Shifty Disco (le plus psyché des labels anglais), et le 11 septembre 2001 (oups !) sort ce troisième et avant-dernier album avant Yoko en 2003. Dès le morceau introductif "Hello resorven" les bases sont données. Une influence évidente, presque une cover du tube de 1969 "You showed me" des Turtles (écoutez vous verrez). Du pur rock indé teinté côte ouest, réalisé sans drogues, aux voix délicieuses et aux arrangements Beach Boyesques ("Hey brother"). On y trouve aussi du cuivre, comme sur "Silver lining" qui sonnerait presque comme un bon vieux Smash Mouth (souvenez-vous). D’autres titres comme "Gene Autry" et son utilisation inattendue des cloches, ou encore le baroque "A good man is easy to kill" méritent l’attention. Ce dernier morceau donne d’ailleurs son nom à l’intéressant dvd retraçant la trop courte histoire du groupe intitulé "A good band is easy to kill". Sans doute.
En bref : anecdotique plus qu’indispensable, un disque de pop à l’ancienne naïf et frais non exempt de qualités.
Le site officiel et l’album en streaming
Le très Beatlesien "Popular Mechanics for Lovers" et le plus enlevé "A good man is easy to kill" :