Quand une société fait une boulette, ou commet un impair de taille, elle a plutôt intérêt à avoir sous la main un leader charismatique qui va vous faire le coup de la force et des Jedi, avec une petite manipulation verbale bien sentie...
Chez Amazon, pour cela, on a Jeff Bezos. Et quand ce dernier en vient à s'exprimer pour dire combien il est désolé pour le Kindle et la suppression des livres numériques de George Orwell, ça fait mieux passer la pilule.
« Notre “solution » au problème a été stupide, irréfléchie et douloureusement éloignée de nos principes habituels. Nous nous sommes infligé cette situation seuls et nous méritons toutes les critiques que nous avons reçues. Nous garderons la cicatrice pénible de cette erreur pour nous aider à prendre à l'avenir de meilleures décisions, qui entrent en adéquation avec notre mission. »
Et que font les clients dans pareil cas de figure ? Ils sourient béatement, se disent que Jeff est beau et qu'il parle bien. Un simple coup d'oeil sur les réactions affichées dans les forums et blogs vous le montrera. Non, pas de lien, ce genre de comportement de girouette a le don d'agacer...
Cet email adressé aux clients, signé par Jeff, et accompagné d'un « avec nos sincères excuses à nos clients », ne fait finalement que dissimuler l'ensemble de l'erreur, qui n'est pas juste d'avoir supprimé les ebooks en questions, mais bien de s'être introduit dans les lecteurs des usagers, sans avoir besoin de la moindre autorisation...
Bienvenue dans le XXIe siècle, où une flopée mal flanquée, mais bien tournée, d'excuses permet de tout effacer.