Une info en passant, qui pourrait faire l'effet d'une bombe dans le monde chatouilleux des dockers : le port de la Réunion (Port-Réunion, appelation officielle de la structure portuaire de la Pointe-des-Galets), devrait bientôt passer dans les mains du privé, alors que l'entité était jusqu'à présent gérée par la chambre de commerce, tout comme l'aérogare Roland-Garros. C'est le secrétaire d’état au transport, Dominique Bussereau, qui a annoncé mardi, l'air de ne pas y toucher, une réforme des ports d’Outre-mer.
en cause, un système de gestion obsolète, les ports ultra-marins ayant été écartés de la réforme de 2008 qui avait provoqué la colère des dockers en métropole. Dominique Bussereau compte « préparer avec sa collègue Marie-Luce Penchard, pour l'automne, une réforme des ports d’outre-mer pour adapter leur mode de gouvernance ».
Une réforme qui pourrait mettre le feu aux docks réunionnais, comme lors de la création en métropole des grands ports maritimes l’année dernière, car elle « impose le passage sous statut privé du secteur de la manutention des ports, grutiers et portiqueurs, à l'instar des dockers en 1992 » (citation AFP). Michel Séraphine, responsable CGTR Ports et docks, avait déjà réagi à une possible privatisation dans les colonnes du Jir, en février dernier, après le passage d'une mission interministérielle qui s'était rendue dans chaque département d'outre-mer : “Pas question que notre outil tombe entre les mains de multinationales. Nous voulons que le port reste sous une gouvernance publique”. Quand on connaît l'extrême sensibilité des dockers du Port, on se dit que le gouvernement se prépare de nouveaux emmerdements avec ses territoires lointains...
François GILLET