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Les quadrupèdes américains en pincent pour l'acupuncture

Publié le 23 juillet 2009 par Maaxtal
 

FAIRFAX, Etats-Unis | Troubles neurologiques, crise d'arthrite, démarche poussive: le cabinet du docteur Jordan Kocen ne désemplit pas. Mais ses "patients" n'ont pas deux... mais quatre pattes, car le Dr Kocen est vétérinaire, spécialisé dans l'acupuncture pour animaux de compagnie.
 

"J'utilise l'homéopathie, les herbes médicinales chinoises, et l'acupuncture", explique le Dr Kocen dont le cabinet est situé à Fairfax dans la banlieue de Washington.

Passée entre les mains du vétérinaire, Alexa, une chatte de 13 ans, ressort le corps criblé d'aiguilles. Alexa souffre de bien mystérieux symptômes: elle titube et dodeline de la tête constamment. Mais depuis un mois que les séances ont commencé, Joan Ferguson, sa maîtresse, trouve que l'état de l'animal "s'est amélioré".

"Je lui ai fait faire deux IRM (imagerie par résonance magnétique), une ponction lombaire et des analyses sanguines. Ca ma coûté une fortune et en plus le neurologue n'a rien trouvé", explique-t-elle.

En désespoir de cause, elle s'est tournée vers l'acupuncture et Alexa ne semble pas gênée, au contraire, par la forêt d'aiguilles qui courent le long de sa colonne vertébrale.

De plus en plus de vétérinaires utilisent ce type de thérapie aux Etats-Unis, où le marché des animaux familiers, toujours plus imaginatif, ne cesse de croître. Sur les quelque 86.000 vétérinaires au niveau national, entre 900 et 2000 pratiquent l'acupuncture, selon les associations professionnelles qui se sont multipliées ces dernières années.

"Chaque année, 300 vétérinaires supplémentaires font une formation en acupuncture. Et c'est comme cela depuis 2002 environ", affirme Vikki Weber, directrice de l'International Veterinary Acupuncture Society, qui compte 900 membres aux Etats-Unis.

A l'Association américaine de médecine vétérinaire, on reconnaît que le nombre d'acupuncteurs "est certainement à la hausse" et qu'il y a "des preuves de l'efficacité de ces traitements", selon Michael San Filippo, porte-parole de l'association.

"Dans 80% des cas, j'obtiens une amélioration", affirme pour sa part le docteur Kocen, qui exerce depuis 1995.

Avec son associée, ils ont un répertoire de 1.500 clients et voient de 8 à 15 patients par jour. Une consultation de suivi vaut 95 dollars. "Cette médecine est moins alternative qu'elle ne l'était autrefois. C'est plus une médecine intégrative", assure le Dr Kocen alors qu'il se penche sur Lexus, un Saint-Bernard épileptique.

A 11 ans, Lexus fait des crises d'épilepsie chaque semaine. "J'avoue que certaines fois, notre amour pour lui a atteint ses limites", plaisante Sally Rabb, qui emmène Lexus pour sa séance mensuelle d'acupuncture depuis quatre ans.

"C'est vraiment sérieux. Il a le haut mal", ajoute gravement son mari, Richard, agent immobilier. Le chien est aussi sous anti-épileptiques, "cinq cachets par jour!", précise Mme Rabb.

"Il va toujours mieux après son traitement. Il adore venir ici. Il se précipite hors de la voiture", ajoute-t-elle.

Comme dans un cabinet pour êtres humains, le docteur Kocen passe d'une salle à l'autre pour poser ou vérifier ses aiguilles pendant les séances de 20 minutes.

"Les aiguilles sont les mêmes que pour les hommes. La technique de base fonctionne de la même manière, les méridiens d'acupuncture reflétant le système nerveux", explique-t-il avant de recevoir Trixy, un corniaud handicapé, recueilli après le cyclone Katrina en 2005 par une photographe du Washington Post.


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