Je vous devine souriant, pensant "Ces coureurs français, il ne faut décidément pas grand chose pour les perturber !" Eh bien, sachez que je ne vous suis pas sur ce terrain. Certes, sur nos chaînes de télé ou nos stations de radio, nous avons régulièrement droit à la litanie "made in France" des "Si seulement je n'avais pas eu…" au choix : une crise de croissance, un coup de soleil, une dent de lait qui bouge, des dessous qui grattent, de la friture dans mon oreillette, etc. Mais je vous rassure, tendez-un micro après trois cents kilomètres à jouer des guiboles sous le cagnards à n'importe quel coursier étranger et vous aurez, peu ou prou, le même genre de réponse.
Le Flamand vous dira : "Ah, si seulement j'avais eu plus de pot (belge)". L'Espagnol pleurnichera : "Cette étape, si au moins y'E Povait l'Oublier !" L'Italien dira : "Cé CERA mieux demain, yé roulerai comme oune Ferrari (docteur Michele)…" Bref, chacun ira de son petit couplet, pour justifier son coup d'éclat ou sa contre-performance, c'est au choix. Mais je tiens à rassurer Christophe Le Mevel : il a moins de risque d'avaler une guêpe juché sur son vélo que les téléspectateurs assoupis sur leurs canapés, la mâchoire tombante devant le spectacle lénifiant que leur offre ce Tour de France 2009. Faites le test : le doux ronron de l'hélicoptère, la voix de Jean-Paul Ollivier lisant avec application son livre de route et le long défilé des leaders épiciers lançant de pseudo-attaques pour entretenir un semblant de suspens, après un bon déjeuner, il n'y a rien de tel pour faire une bonne sieste !