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La guêpe de Le Mével

Publié le 23 juillet 2009 par Philostrate
La guêpe de Le Mével     Il y en a qui gobent les mouches. D'autres qui bayent aux corneilles. Christophe Le Mével, lui, avale les guêpes. Ou plutôt croit les avaler. La mésaventure remonte à l'étape Pontarlier-Verbier. Le coureur de La Française des Jeux confie à l'arrivée aux journalistes avoir été perturbé pendant la course en pensant avoir gobé l'un de ces irascibles hyménoptères. Avec cette question lancinante "Que m'arrivera t-il si la guêpe me pique de l'intérieur ?" Une préoccupation qui, à force de bourdonner aux oreilles du champion pédalant, lui aurait, selon ses dires, fait perdre une partie de ses moyens…
    Je vous devine souriant, pensant "Ces coureurs français, il ne faut décidément pas grand chose pour les perturber !" Eh bien, sachez que je ne vous suis pas sur ce terrain. Certes, sur nos chaînes de télé ou nos stations de radio, nous avons régulièrement droit à la litanie "made in France" des "Si seulement je n'avais pas eu…" au choix : une crise de croissance, un coup de soleil, une dent de lait qui bouge, des dessous qui grattent, de la friture dans mon oreillette, etc. Mais je vous rassure, tendez-un micro après trois cents kilomètres à jouer des guiboles sous le cagnards à n'importe quel coursier étranger et vous aurez, peu ou prou, le même genre de réponse.
Le Flamand vous dira : "Ah, si seulement j'avais eu plus de pot (belge)". L'Espagnol pleurnichera : "Cette étape, si au moins y'E Povait l'Oublier !" L'Italien dira : "Cé CERA mieux demain, yé roulerai comme oune Ferrari (docteur Michele)…" Bref, chacun ira de son petit couplet, pour justifier son coup d'éclat ou sa contre-performance, c'est au choix. Mais je tiens à rassurer Christophe Le Mevel : il a moins de risque d'avaler une guêpe juché sur son vélo que les téléspectateurs assoupis sur leurs canapés, la mâchoire tombante devant le spectacle lénifiant que leur offre ce Tour de France 2009. Faites le test : le doux ronron de l'hélicoptère, la voix de Jean-Paul Ollivier lisant avec application son livre de route et le long défilé des leaders épiciers lançant de pseudo-attaques pour entretenir un semblant de suspens, après un bon déjeuner, il n'y a rien de tel pour faire une bonne sieste !

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