En vadrouille dans le sud de la France, j’en ai profité pour prendre le train et me rendre dans une ville que je ne connaissais pas encore : la belle ville d’Arles…Tout l’été y a lieu le festival de photographies mondialement connu…
Quand on arrive à Arles on est un peu étonné par le décor, totalement dépaysant, de cette petite ville de Provence fortifiée…Une beauté saisissante se cache derrière les murs chauffés à blanc par le soleil de midi…
A peine arrivés, on comprend que l’art ici est omniprésent et l’art de la photo donc en particulier : des photos de plus ou moins grands formats tapissent en effet les murs de la ville : affiches sauvages, pochoirs, mise en scène et autre streetart improvisé…alors on prend quelques photos !
Et puis au fur et à mesure, que l’on avance on y rencontre des habitants souriants et détendus…
Quand aux expos, c’est très dense : en ce qui me concerne, j’ai vu tout ce qui se trouvait dans le centre fortifié ou presque, puis le soir, nous avons fait une rapide visite aux ateliers, mais pas assez de temps pour tout voir et c’est bien triste !
Je vous recommande donc de prévoir de passer deux jours à Arles si vous voulez bien apprécier les expos, sinon prévoyez de courir, au risque de ne pas prendre le temps d’apprécier cette charmante ville : et ce serait bien dommage car tout le festival est conçu pour vous permettre de visiter différents lieux de la ville…
La première expo que nous avons vu retraçait le travail de l’éditeur et photographe de publicité Robert Delpire et de ses collaborations avec d’autres photographes de talent, dont Sarah Moon (qu’il a révélée avec Cacharel) et Henri Cartier Bresson (la mythique pub 2CV)
Puis, route vers la retrospective Willy Ronis c’est juste impressionnant : on retrouve des images historiques et bien marquées dans l’inconscient collectif : des noirs et blanc parfaits qui évoquent des jeux de lumière et de cadrage audacieux. Willy Ronis, référence s’il en est dans le monde de la photographie documentaire nous livre son exploration du 20ème siècle à travers des clichés émouvants, toujours poétiques…
Ensuite, nous avons découvert les photos drôles et malines de Duane Michals : des photomontages délirants, des strips à suivre image par image dans lesquels il raconte des histoire absurdes…Et bien sûr les portraits des artistes qu’il a côtoyés dans sa carrière comme le mythique Andy Warhol. L’expo est assez importante et retrace le travaille de l’artiste new-yorkais depuis les années 60.
La collection personnelle de clichés de Nan Goldin exposée à Arles est très intéressante également, mais nous n’avons pas pu voir les longues projections vidéo de son travail (40 minutes chacune)….
Finalement, au cours de notre plongée dans les Ateliers, nous avons pu découvrir les photographies de jeunes photographes, invités par Nan Goldin, commissaire de l’édition 2009 : David Armstrong et ses photographies d’homme étrangement beaux, exposés dans un désordre faisant penser à un atelier mal rangé, mais aussi Jean-Christian Boucart qui est allé se plonger au coeur de la pauvreté à Camden dans le New-Jersey…
On appréciera aussi le travail de Lisa Ross : d’étranges monuments miniatures faits de paille et de drapeaux que l’on croirait tout droit sortis de l’imagination d’un artiste de land-art sont en fait les tombes d’une tribu particulière : les ouighuires, minorité ethnique musulmane turc d’inspiration soufi …Et puis beaucoup d’autres photographes dans un style intimiste à découvrir si vous avez le temps…
En conclusion, un festival sur le thème de la rupture (disruption) très riche en photographes intéressants et innovants, au cœur d’une très jolie ville du sud : c’est résolument à voir que vous soyiez ou non passionné de photo. En effet, je trouve dans l’ensemble les œuvres présentées accessibles pour les non-initiées, et riches en enseignements pour les amateurs et pros.
+ Toutes mes photos d’Arles sur Flickr
+ Site du festival Les rencontres d’Arles