TERRORISME : LE CAFOUILLAGE BELGE
Le Soir épingle aujourd’hui que l’antiterrorisme belge est en plein cafouillage, ce qui laisse entrevoir aussi depuis sa carte blanche du 16 juin dernier sur «La Belgique rode sa loi antiterroriste » que sans une loi ferme et précise sur le terrorisme international, tout cas d’ingérence entre notre justice et un représentant diplomatique d’un Etat étranger peut exister, c’est le cas dernièrement de l’ambassadeur de Turquie qui relance la confusion sur le terrorisme possible en Belgique.
A qui la faute et comment s’en prémunir ?
La justice doit être intransigeante à cet égard, mais aussi la Sûreté de l’Etat doit être plus vigilante pour ne pas dire efficace.
« L’alerte terroriste » est certainement l’une des hantises belges qui n’a reçu aucune réponse adéquate, pour le moment et depuis le 11 septembre, de la part de nos services de sécurité, de notre fameux Comité R qui ne brille toujours pas par son efficacité et ses moyens de communication, le rôle du procureur fédéral est mis en contradiction également, depuis la fameuse alerte antiterroriste développée au niveau maximum à Bruxelles en décembre 2007 pour aucun attentat et l’on s’en réjouit, celle-ci ayant entraîné l’annulation du feu d’artifice du Nouvel an et mis sous contrôle tous les moindres recoins du centre-Ville.
Les faits de cette affaire n’ont pas de quoi rassurer la population, car c’est l’éternel imbroglio joué entre différents niveaux de pouvoir incapables de se concerter (ils prétendent même ne pas avoir été bien informés, le comble pour des services de renseignements) et de prendre les bonnes dispositions pour atteindre le risque zéro (qui n’existe pas), combattre et empêcher les risques d’acte de terrorisme sur le territoire, que ce soit avec la Sûreté de l’Etat, le Comité R, le procureur fédéral, le ministre de l’Intérieur, le commissaire général de la police fédéral ou l’Ocam qui coordonne l’analyse de la menace, beaucoup trop d’intervenants pour en définitive en arriver au cafouillage connu et l’on ne sait toujours pas s’il existe un risque imminentd’actes terroristes ou pas ?
La Belgique est finalement une passoire pour un certain nombre de choses et lorsque des membres terroristes étrangers sont listés et présumés faire partie d’un groupuscule terroriste dangereux, ils reçoivent la bénédiction de notre justice ; ainsi le nouveau ministre des Affaires étrangères Yves Leterme, à peine entré en fonction, doit déjà faire état d’une suspension et radiation des sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies comme pour le cas des hypothétiques sympathisants islamistes Nabil Sayadi et son épouse Patricia Vinck accusé depuis 2003 de soutenir Al-Qaïda et les talibans et qui viennent d’être blanchis et relaxés de tout lien avec des actions terroristes, passons les cas des exécuteurs du commandant Massoud, du terroriste Trabelsi, etc…!
Par contre ce même ministre des Affaires étrangères, Yves Leterme, réagit aux propos de l’ambassadeur turcFuat Tanlay qui aurait regretté le coup de frein de la justice belge dans le dossier du mouvementd’extrême gauche turc de six membres présumés du DHKP-C qui remonte à 1999 et qui pourrait être classé sans suite sans préventions retenues ( la Cour d’appel de Bruxelles a reporté les débats dans ce dossier sur le terrorisme au 14 octobre prochain) en déclarantdans le quotidien turc Hürriyetet repris sur le site Internet Parlemento.com que "Le terrorisme arrivera un jour en Belgique"et les Belges comprendront ce jour-là, ce que c'est".
Y a-t-il des mécanismes de protection antiterroriste belge ou non ?
Quelle confiance peut encore avoir la population dans nos institutions politique et judiciaire, puisqu’ils ne savent pas, puisque les organes officiels ne peuvent régler ces questions pour quelques membres terroristes présumés aussitôt libérés, puisque notre justice les couvre de toute impunité.
Dorénavant faudra-t-il écarter tout risque de terrorisme en Belgique et que ces alertes et annonces de nos médias ne seront plus que fausse propagande d’un monde de la Sûreté en définitive incontrôlé et incontrôlable et ne devraient à l’avenir plus nous inquiéter ?
Sans contestation, une première entrée en la matière pour la nouvelle ministre féminine Anémie Turtelboom, puissions-nous espérer qu’elle réglera mieux ce grave problème d’insécurité que l’Immigration et le droit d’Asile, deux domaines formellement interdépendants et manifestement toujours sans réponse… ?