Magazine Journal intime

Ces filles sont niqab

Par Markhy

Dans le quartier, il n’y en a pas. Si. Il y en a une. Une seule, sur dix milles femmes, qui porte le niqab. Mais dans le quartier, je l’ai déjà dis, on n’est musulman que pendant le ramadan. Comme on est chrétien que le jour de Noël.

Je lisais un député, Christophe Guilloteau, parlait de ça dans le Parisien. Totalement décomplexé il lâche : Ces femmes sont de plus en plus jeunes, visiblement enrôlées par leurs frères. Vi-si-ble-ment. J’ai longtemps été un petit frère moi. J’ai longtemps été enrôlé par les grand frères pour me prendre des coups ou jouer à Mortal Kombat II. C’était cool. Les grands frères, je ne les ai jamais vu parler d’islam, sauf quand, sirotant un whisky-coca, « Surtout tu fermes ta gueule hein ».

C’est Rachida Dati qui a relancé ce truc des grands frères, je me souviens. C’est un truc de sa génération qui n’existe plus vraiment. On se demande même si ça a existé : nous sommes tous les petits frères de quelqu’un. On s’était marré au quartier quand on avait entendu ça, c’était autour d’un PES, je perdais 3 – 1 avec le F.C. Metz contre l’Inter. C’est nous, les grands frères maintenant. On anime dans les centre aérés, on écrit dans les fanzines, on se cotise pour un kebab… Je ne suis pas le grand frère visé par les déclarations hâtives, je traine avec eux. Aucun n’instrumentalise sa petite sœur pour qu’elle porte le niqab, c’est à peine si ils peuvent en placer une les grands frères : Ils vivent de petits boulots dans la Pizzeria du pote ou proposé par l’intérim et un peu de deal de parfums. De quoi acheter des fringues à sa meuf. Les sœurs ne veulent pas recevoir de leçons de ces branleurs. Elles sont très politisées dans le quartier et tu ne peux rien leur dire. Surtout à la cadette, elle était sur la liste UMP au dernière municipale. Elue. Car elle sait parfaitement profiter de la discrimination positive.

La fille qui porte le niqab n’est pas issue d’une famille de musulmans pratiquants et sévères. Son grand frère, il a plutôt envie de la gifler quand il la voit sortir comme ça. Il ne le fera pas, ce con, il considère les femmes comme son égal. En fait, c’est la fille de Ahmed. Il a perdu son poste à l’usine il y a deux-trois ans. Il a trouvé une bouteille de Jack dans une commode, il ne va plus trop à la mosquée depuis. Il préfère se plaindre de sa misère sociale et fait culpabiliser son entourage. Ahmed s’est convaincu que Allah ne le sauvera pas, pas plus que le Pôle Emploi. Il est vieux maintenant, Ahmed, et être alcoolique, un alcoolique reconnu, ça lui permet de toucher de l’argent de la CPAM en plus des Assedics. Sa fille a commencé à mettre le niqab un peu après, elle a délaissé l’école, une petite grosse que personne ne regardait. Maintenant avec le niqab, tout le monde la voit bien. Le niqab, c’est comme les ados habillés gothiques : L’expression d’un malaise. Être mal dans sa peau au point de la recouvrir d’une idéologie foireuse. Un prétexte pour se faire remarquer. Elle ne sait pas ce qu’il y a dans le coran et elle s’en fout, elle veut juste que son père arrête de boire, que les filles parlent d’elle, les garçons aussi. Ce qu’elle veut par dessus tout, à l’approche de l’été, c’est cacher ses mollets. Éléphantesques, ses mollets, un problème de rétention d’eau. Mais, nous, on s’en fout d’elle. Avec ou sans son niqab, on ne la regarde pas. Elle n’intéresse que les élus locaux cherchant à poser un nom dans des journaux. Plus on en parlera, mieux elle le portera.



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