Dénuement.
Il a un jour découvert ce mot dans un livre.
Il l’aime bien. Il ne sait pas ce qu'il veut dire tout à fait.
Mais il trouve que c'est un mot simple et beau.
Il a cherché dans le dictionnaire sa définition mais il n'a pas tout compris.
Ce n’est pas important car il l’aime bien.
Et il croit comprendre que ce mot parle de tout ce qu’il aime.
De simplicité et de pudeur.
De gestes qui signifient l’étreinte et non la possession.
De la modestie de ceux qui savent que cette terre n’est qu’un lieu de désertion.
De ceux qui aiment les faibles.
Il croit aussi comprendre ce que ce mot lui apprend.
Ne pas penser tellement à soi mais aux autres.
Ne rien vouloir pour soi mais tout espérer pour les autres.
Désapprendre la matière pour entrer en beauté.
Entrer, oui, en beauté.
N’avoir de cesse de contempler la beauté.
N’avoir de cesse d’emplir son cœur, son poumon, ses veines, ses artères, de beauté.
Ne faire que ça.
Et il croit comprendre que ce mot lui fait l’offrande d’une seule destinée.
Etre de ceux qui s’exercent à esquisser la lumière dans les yeux des enfants.
Dénuement.
Il aime bien ce mot.
Umar TIMOL