Pourtant, il faut bien reconnaître que la mise en couleur d'une BD est un moment capital. La couleur va rajouter une ambiance, préciser un univers et apporter même des éléments à la narration. Les coloristes ne sont pas considérés comme des auteurs (même pas comme auteurs de leurs propres couleurs). La plupart du temps, ils ne touchent aucun droit sur leur création, ils sont payés selon un forfait basé sur le nombre de pages, et ils n'apparaissent pas sur la couverture.
C'est pour combattre ce manque de reconnaissance et mettre en lumière l'importance de leur métier que certains coloristes ont décidé de monter une association AdcBD (Association des coloristes de BD). Sur le forum de l'AdcBD il sera question du travail de coloriste, des enjeux du numérique, de la surproduction et du statut des coloristes.
Dans un communiqué, l'association explique ses objectifs, nos confrères d'ActuaBD en ont dévoilé un extrait. Il s'agit du premier objectif de l'AdcBD : « Penser et expliquer ce qui fait la spécificité du métier. [Cela] nous permettra de démontrer, autant que faire se peut, l'apport du coloriste dans l'élaboration de l'œuvre. La collaboration entre dessinateur et scénariste [doit] se faire sans qu'aucun soupçon de subordination ne soit présent. Alors que, trop souvent encore, la collaboration d'un coloriste et d'un auteur s'envisage comme une collaboration ‘forcée' où le coloriste serait la petite main de ‘l'auteur de l'œuvre' ».