Dans la tête d'une célibataire

Par Mamancelib
Dans la tête d'une célibataire, il y a plein de questions, comme par exemple "Est-ce que je vais rencontrer quelqu'un ?", "Est-ce qu'un jour, je serais amoureuse ?", "Est-ce que je vivrais en couple encore une fois ?", "Est-ce que j'aurai un autre enfant ?", "Est-ce que je finirai seule mangée par mes chiens comme Bridget Jones, ou dévorée par mon chat comme Miranda dans Sex and the city ?", "Est-ce que j'ai envie de rencontrer quelqu'un ? "... La liste pourrait être encore bien longue.
Et toutes ces questions tournoient,  s'enchaînent les unes aux autres, font naître d'autres questions... Non, elles n'occupent pas continuellement nos pensées mais, il y a des phases de nos vies où elles occupent beaucoup notre esprit et d'autres où on s'en contrefiche royalement. Et ce ballet incessant de questions nous amènent à des réflexions, à des bilans, à des questions beaucoup plus profondes sur nous-mêmes et à des remises en questions.
On se dit qu'il y a peut-être quelque chose qui cloche en nous. On cherche du côté du physique. On change de coupe de cheveux. On dépense une somme indécente en shopping. On essaie de se maquiller différemment. On fait un régime. Mais, rien ne change. Certes, le reflet que nous renvoie le miroir nous paît davantage, mais il y a zéro effet sur notre célibat.
Alors, on cherche du côté de notre caractère. On se souvient d'un amoureux qui répondait invariablement que son ex était encore seule parce qu'elle était trop chiante, pas assez ceci, trop ça; elle avait droit à un joli pamphlet de tares plus ou moins insurmontables. Sauf que l'ex, aujourd'hui, c'est nous. Du coup, on arrive presque à se trouver tous les défauts du monde. Et puis, au hasard des discussions avec des amis, ils trouvent les mots justes pour vous faire comprendre que non, vous n'êtes pas le fruit d'un croisement entre Cruella et la fée Carabosse... mais comme ce sont vos amis, vous avez quand même encore quelques doutes.
Puis, on en vient à penser qu'on est trop exigeante. Pendant longtemps, on a su ce qu'on ne voulait absolument pas trouver chez un homme. Le temps passant, le profil de notre homme "idéal" s'est affiné : on sait de plus en plus ce qu'on voudrait trouver chez un amoureux potentiel. On n'en est pas arrivé à une fiche signalétique précise, mais on réussit à définir les grandes lignes de celui dont on pourrait tomber amoureuse. Ce qui ne nous empêche pas d'avoir pleinement conscience que la vie réserve des surprises et qu'on pourrait très bien s'enflammer pour quelqu'un qui ne coche pas toutes les cases, puisque "Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît pas". Alors, oui, on a peut-être des exigences mais, elles nous évitent de nous embarquer dans des histoires médiocres où on perdrait plus notre temps qu'autre chose. Si on doit choisir entre du "bof" et "rien du tout", on prend le "rien de tout" pour éventuellement être disponible pour du "très bien".
Et on en arrive à faire le bilan des dernières histoires qu'on a pu vivre. Et bizarrement, on se rend compte qu'elles ont toutes un point commun : toutes étaient des histoires vouées à l'échec. C'était visible dès le départ, pour des raisons différentes : entre celui qui était un véritable coureur de jupons, celui qui vivait super loin, celui avec qui il y avait une différence d'âge importante, celui qui vous prenait pour sa psy, celui qui était déjà en couple, celui dont le caractère était diamétralement opposé au votre, celui qui n'avait pas encore fait le deuil de son histoire précédente, le panel était certes vaste mais, çe ne vous correspondait pas. Avec le recul, on se rend compte qu'on a invariablement été attirée par des hommes avec qui ça ne pouvait pas marcher. Certains expliqueront ça par une peur de l'amour, par le fait qu'inconsciemment nous ne sommes pas prêtes à nous lancer dans une véritable histoire, ou y verront une crainte de prendre le risque de tomber amoureux et de souffrir. Moi, je me garderais de toute interprétation... parce que chaque cas , chaque vécu est unique et que chacun a sa propre réponse à cette question.
Au milieu de ces réflexions, surgit, invariablement, le problème épineux des rencontres. On ne rencontre pas d'hommes seuls. Les sites internet, on a donné : résultat négatif. Les copains ? Tous en couple et restant dans leur cerlce fermé de couples : pas de potes célibataires à présenter ou, si il y a des hommes seuls, ils vous les épargnent parce que "Là, je ne te ferais vraiment pas un cadeau !". Le boulot ? Encore plus désertique que notre cercle amical. Alors ? La solution ? On se met à la terrasse d'un café et on attend ? Pourquoi pas une pancarte aussi, non ? Ca me fait toujours rire ceux qui disent : "Mais, sors, enfin !" Oui, dès qu'on met un pied hors de chez soi, on fait plein de connaissances, c'est connu !
Et là, on se dit que finalement, on n'est pas plus avancé. Nos questions restent sans réponse.
On a fait le bilan sur ce qu'on a vécu et ce qu'on est à un moment précis, mais on est toujours célibataire. On ne sait toujours pas si, un jour, on redira "je t'aime" à quelqu'un. On ignore si ressentira encore ce sentiment de bien être dans les bras de quelqu'un. On n'a pas trouvé de formule magique qui, d'un coup de baguette, nous donnerait toutes les réponses qu'on cherche. On finit par se dire qu'on finira sûrement vieille, seule et désabusée... et on recommence à se poser des questions...