Un peu avant que David Monniaux nous parle d'Orelsan et que Coyau nous fasse partager ses préoccupations sur Inkscape, j'ai écrit un billet sur le consensus qui a fait date au moins pour moi. J'y soulignais (une piqûre de rappel ne faisant jamais de mal) que le
consensus était dans l'état des choses au mieux un moyen de décision peu pratique et difficilement applicable. En y réfléchissant (et regarder le lézard brun qui fait la sieste sur le rebord de
sa fenêtre est un excellent moyen de se dégager des contingences matérielles de ce bas monde si on prend soin de ne pas faire de photos pour Commons), je me suis dis qu'au final la mauvaise
application du ce consensus était au moins en partie due à des raccourcis rapides.
Un raccourci rapide, c'est la conclusion inéductable d'une réflexion Canada-Dry. Ca a la couleur de la réflexion, ça en a l'odeur, et même les bulles, mais c'en est pas. Je m'explique, et pour
cela je cite une des personnes qui m'a aidée pour ma série sur les sources, "une déduction correcte s'appuie bien sûr sur
un raisonnement correct, mais aussi sur des hypothèses bien formulées et des bases bien comprises". Inutile de dire que si un seul des éléments manque, tout s'effondre. Prenons un exemple
que personne (ou presque) n'oserait. Supposons par exemple que certaines personnes aient, par hasard, lu quelque part (chez moi
?) que l'agence de presse Reuters interdise à ses journalistes de se servir de Wikipédia. Un raccourci rapide donnera, immanquablement, que cette interdiction est due au fait que Wikipedia
n'est pas fiable. Que nenni. C'est juste que Reuters ne veut sans doute pas payer ses employés pour le travail d'autres personnes (ce n'est pas une déduction, mais de l'ironie). Mais c'est un
exemple quasi-improbable. Il faudrait être culotté pour l'oser, vous ne trouvez pas ?
Oh, c'est un exemple qui serait celui provenant d'un point de vue externe.
Cependant, et mon précédant billet en faisait état, ce serait un peu trop facile de tourner à l'autarcie ou à l'autisme : ce n'est pas comme si, de toute façon, la communauté wikipédienne pouvait
à l'heure actuelle prétendre se placer au dessus du vulgum pecum. Pas quand on en arrive à se disputer pour des infobox, par exemple, qu'on a jugé par un raccourci rapide totalement indispensable
à Wikipédia sans trop arriver à savoir pourquoi.
La prochaine fois, je vous parlerai peut-être d'une éventuelle modification des objectifs de Wikipédia pour aller (enfin) de la Vérité à coup d'arguments à l'emporte-pièce. Ou alors, je l'ai déjà
peut-être fait (mais avec élégance).