Avec « Sovereign », ce super groupe de barbus tatoués à l’air patibulaire ne cherche pas à faire dans la dentelle. Réunis autour du guitariste leader Jed Simon, le chanteur Steve « Zetro » Souza (ex-Exodus), le bassiste Byron Stroud (ex- Fear Factory), le batteur Gene Hoglan (ex-Death, Dark Angel) et le guitariste Glen Alvelais (ex-Forbidden, Testament) propose un thrash metal pur jus super agressif. Entretien en direct de Philadelphie avec la tête pensante du combo.
Quand as-tu commencé à jouer de la guitare ?
Jed Simon : Cela remonte à très loin. J’ai 45 ans aujourd’hui et je suis un vieux fan de metal (rires). Je me suis intéressé à la musique à la fin des années 70 avec des groupes comme AC/DC, Aerosmith, Alice Cooper… Je me souviens qu’à l’origine, je voulais jouer de la batterie. En 1980, quand j’ai découvert Ace Frehley, cela a tout changé, tout comme l’écoute de l’album « British Steel » (Judas Priest) qui a vraiment bouleversé ma vision des choses. Puis, aux débuts des 80’s, j’ai rejoint quelques formations et, en 85, j’ai vraiment formé mon premier groupe, Armoros, qui a eu une duré de vie de 5 années. Nous avons enregistré un album qui n’a pas vu le jour. Cette année, un label brésilien vient seulement de le sortir presque 20 ans après son enregistrement (rires).
Peux-tu nous parler du projet Strapping Young Lad/Zimmer’s Hole ?
Dans les années 90, j’ai formé ce groupe avec des amis avec qui je joue encore aujourd’hui. J’ai toujours été intéressé par les différentes variantes du genre, que ce soit le hard rock, le heavy metal, le thrash, le speed et le death. J’ai toujours été un « metal guy ». Les années 90 étaient plutôt tournées vers la techno mais j’ai continué à jouer de la guitare et ce style de musique. Le projet Tenet est, en quelque sorte, une façon de revenir à mes racines métalliques.
Tu es originaire de Vancouver (Canada) mais tu vis aujourd’hui à Philadelphie. Par rapport à San Francisco, est-ce que c’est une ville où il est relativement facile de jouer ce style de musique ?
Il est vrai que lorsque j’étais plus jeune, j’ai été très influencé par le son de la Bay Area. C’est une évidence lorsque tu écoutes l’album de Tenet, surtout que je me suis attaché les services de figures marquantes du genre comme Steve « Zetro » Souza (ex-Exodus) ou Glen Alvelais (ex-Forbidden/Testament). À propos de ce projet, il est né sous mon impulsion. En 2002, Century Media m’a proposé un deal puis, cela a pris du temps et ce n’est qu’en 2006, 2007 que j’ai commencé à travailler sur ce disque. J’occupais le poste de guitariste/chanteur et Adrian Erlandsson (Cradle Of Filth, Paradis Lost…) m’accompagnait à la batterie. Mais, comme nous vivions très loin l’un de l’autre, nous avions du mal à communiquer ensemble. J’ai alors appelé Gene Hoglan pour qu’il vienne me rejoindre sur le projet. Puis, nous nous sommes rendus compte que ma façon de chanter ne convenait pas vraiment (rires). Nous avons alors contacté Steve pour qu’il pose sa voix sur notre musique.
Est-ce qu’il a été facile à convaincre ?
En fait, nous avons essayé plusieurs chanteurs puis nous nous sommes aperçus que nous avions oublié de lui demander s’il était partant sur ce projet. Nous lui avons alors envoyé une démo avec les parties instrumentales et il a tout de suite trouvé le bon style à adopter. Ce type est un pur chanteur de metal et sa voix correspond parfaitement à notre musique. Il a tout enregistré en 4 jours et il a fournit un travail incroyable. Je ne l’avais jamais entendu chanter comme ça !
Comment l’enregistrement de cet album s’est-il déroulé ?
Nous avons enregistré les parties de guitare, de basse et de batterie dans un studio à Vancouver. Puis, je suis allé à Oakland (Californie) pour enregistrer les parties vocales avec Steve. Ensuite, j’ai fignolé quelques parties dans mon home studio à Philadelphie.
Quels sont les thèmes abordés sur « Sovereign » ?
Dans un premier temps, c’est moi qui ai tout composé sur ce disque. C’est mon bébé. C’est un album très personnel pour moi. Les paroles des morceaux parlent de choses qui me sont arrivées lorsque j’étais bien plus jeune. Mes parents ont divorcé et j’ai gardé en moi une sorte de rage intérieure très forte par la suite. « Sovereign » est vraiment une forme de thérapie pour moi qui m’a permis de sortir un maximum de rage intérieure. Par la suite, j’ai changé quelques paroles car l’ensemble me déprimait un peu, les textes étaient vraiment trop négatifs. Un titre comme « Watching You Burn », par exemple, est devenu un petit peu plus positif qu’à l’origine. J’ai essayé d’insuffler un peu plus de joie de vivre à certains morceaux afin de contrebalancer avec l’aspect un peu noir de l’ensemble. « Sovereign » parle de ma façon d’aborder des problèmes liés à mon enfance pour aller de l’avant et progresser dans la vie.
Doit-on considérer Tenet comme un projet studio ?
Au départ, Tenet devait être un projet solo puis c’est devenu progressivement un projet collectif. Aujourd’hui, nous sommes en train d’écrire de nouveaux morceaux et nous avons vraiment envie de partir sur la route. Même si chacun des membres de Tenet travaille sur des projets parallèles, nous avons vraiment envie de jouer ensemble sur scène.
Propos recueillis par Laurent Gilot
Photo : DR
Tenet, Sovereign (Century Media/Pias)
Sortie le 20 juillet 2009
Tenet, Sovereign, Vidéo-audio