Si Amazon agite les esprits avec ses brevets déposés pour introduire de la publicité contextualisée dans ses livres numériques, pour l'heure rien n'est fait. Cependant, avec les 13 millions d'utilisateurs qui posséderont un lecteur ebook en 2013, selon les chiffres de Forrester, le marché est plus que tentant.
Une autre enquête de Bowker indique que désormais, les ventes de livres numériques représenteraient moins de 3 % des ventes totales, une hausse sensible, mais notable. D'après l'Association of American Publishers, le marché du livre aurait rapporté 24 milliards $ pour 2008. Alors la publicité...
Le numérique, support idéal de la publicité
Et le rachat de Stanza, qui a conquis 2 millions de possesseurs d'iPhone ou iPod Touch ne devrait pas inciter le cybermarchand à se calmer dans le domaine. Car, veut, veut pas, et même avec l'annonce de Barnes & Noble et de son immense librairie d'ebooks, Amazon a pris de l'avance avec le Kindle, loin devant Sony ou encore Plastic Logic. Pour ne pas être en reste, Apple travaillerait sur une tablette, qui s'apparente chaque jour un peu plus à une rumeur... Les géants de l'internet ayant déjà compris le pouvoir de la publicité, les observateurs sont unanimes, ou presque, les ebooks en intégreront forcément leur part.
Les plateformes de vidéo, de musique, tout ce qui se fait de gratuit sur le net tourne, ou tente de le faire, avec la publicité : il y a deux ans, personnes n'aurait, ou si peu, envisagé de lire un roman sur son écran de téléphone ou regarder la télé sur son ordinateur. Si cela arrive aujourd'hui, la publicité n'y est pas étrangère...
Certains ont déjà franchi le pas
Or d'autres n'ont pas attendu pour proposer des versions payantes de leurs livres numériques et gratuites : Wowio offre des ouvrages à 99 cents ou des gratuits, contre un affichage publicitaire. Certains sont même enrichis avec des campagnes de clips vidéo ou audio. Verizon Wireless, l'un des annonceurs avait même offert des ebooks de la sorte à ses abonnés qui avaient abandonné la facturation papier.
DailyLit fait de même, avec des ouvrages à 4,95 $ ou des offres dans lesquelles on retrouve des annonceurs. 3000.000 abonnés fréquentent le site... Ce n'est une surprise pour personne : ce nouveau modèle économique permettrait à l'industrie de trouver d'autres sources de revenus, voire de diminuer leurs coûts de fabrication, autant qu'ils permettent de vendre moins cher. Chez Smashwords, la solution tente d'ailleurs les éditeurs.
Tu quoque mi fili (sponsorisé par les détergents César)
Aucun doute, Amazon s'y précipitera. D'ailleurs, si des brevets ont été déposés, c'est pour protéger l'innovation... d'un certain Google qui pourrait se demander prochainement comment rendre rentables les 500.000 ouvrages libres de droits de son fonds. La société l'assure : elle aussi réfléchit à cette solution, mais promet que la publicité ne recouvrira pas toutes les pages du livre. Seule une certaine tempérance dans le domaine permettra au lecteur de supporter cette présence inopportune de fait. Mais l'un comme l'autre savent pertinemment que ce genre de messages sera particulièrement ciblé, et que les annonceurs paieront cher pour toucher leur public.
Si pour l'heure tout n'est qu'expérimentation, l'avenir de l'ebook passera par des tentatives diverses de rendre rentable le produit. Plus complet que dans la presse écrite, ce service pour les annonceurs ne manquera pas d'avenir...