Ségolène Royal face à la seconde vie du PS

Le PS est une marque. Comme tant d'autres, cette marque traverse un passage à vide. Elle peut disparaître mais ce n'est pas encore sûr. L'alernative de la seconde vie est aussi possible. Un proche de l'équipe de communication de Ségolène Royal a publié il y a quelques mois un remarquable ouvrage sur "la marque Ségolène Royal". Nous avons présenté à plusieurs reprises ce livre de M. Belley. Il n'a pas eu la présentation grand public méritée. Il est vrai qu'il était très technique mais surtout désormais les médias ne s'intéressent plus au contenu d'un livre mais ils vendent l'auteur. Alors quand cet auteur est encore pas assez connu ... Sur la méthode, cet auteur voit réaliser ses prévisions quelques mois après. Nous avions présenté cet ouvrage à de nombreuses reprises car nous partageons sa méthode technique d'analyse. Dans l'actuelle société de communication, la vie politique n'échappe plus à la logique des marques. Le PS est une marque comme les autres. Ségolène Royal est une marque comme les noms des autres leaders de cette formation. Chaque marque véhicule un "imaginaire". L'enquête conduite en mars 2007 par l'institut Repères sur les imaginaires de Royal et de Sarkozy portait en elle le score de mai. A cette époque, les visions de la société portées par Ségolène Royal à partir d'un questionnaire conduit en décembre 2006 portait un pourcentage de "sclérose" de la société qui ne pouvait qu'être très négatif. Il y avait même des pourcentages significatifs de "crise" voire même de "chaos"... A cette époque, l'imaginaire porté par la "marque Sarkozy" c'était la réussite, le progrès, l'efficacité. Il pouvait y avoir un imaginaire de "société soumise" (l'idée d'ordre trop pesant) mais pour un poucentage moindre. Dans le monde commercial, des marques ont disparu. Dans le sport, le Coq Sportif par exemple n'a jamais retrouvé son éclat d'antan. Mais tous les redémarrages réussis ont été assurés en cherchant l'ADN de la marque. C'est le retour à la racine qui offre le rebond. Toujours dans le sport, le plus beau retournement est celui de Converse qui, avec les mêmes produits, est revenu au 1er plan avec la mode du vintage. C'est aujourd'hui un produit incontournable et pour les jeunes ! L'ADN de cette marque c'était le retour à la légende d'avant-hier : le jeune rebelle, la rupture face aux "marques établies". Ce qui est intéressant dans l'actuel débat ouvert par Manuel Valls, c'est de tenter de changer le nom de la marque mais aussi l'ADN. Ces deux changements n'ont jamais produit le sursaut. La seconde vie du PS passe par la définition de son ADN. Il sera alors possible de relooker la marque et de lui assurer un rebond. Cette étape de rebond passe certes par un leader mais surtout par un leader qui fasse revivre cet ADN parce qu'il l'incarne aussi. Or, Ségolène Royal est confrontée au même moment au même enjeu que le PS pour rebondir à l'approche de la prochaine présidentielle. C'est la rencontre inattendue de deux besoins de "seconde vie". Ce besoin passe par une réponse à une question essentielle : si parmi tous les apports de cette candidate et de son parti de rattachement il fallait en choisir un, lequel serait-il ? Ce jour là on connaîtra l'ADN des deux. Vivement ce jour.