Dans le numéro spécial de l'Atlantic's Fiction, en partenariat avec le Luminato Festival of Arts and Creativity qui se déroulait à Toronto, quatre articles sont réunis sous un même titre Border Crossing. Les auteurs anglais et irlandais Monica Ali et Joseph O'Neill ont également apporté leur plume à l'édifice.
Dans un contexte où les conglomérats et multinationales s'implantent partout, n'ayant presque plus d'autre identité que fiscale, la traversée des frontières pour les idées et les genres n'a jamais été aussi simple. Comment prendre alors en compte une origine territoriale, elle-même submergée par un univers cosmopolite et un mélange des cultures ?
Si pour Margaret Atwood, l'adjectif national ne saurait disparaître, car tout auteur « est né quelque part », et que son évolution avant d'en faire un auteur dépend des influences vécues au sein de ce territoire, étant nourri de la littérature passée et celle en vogue, justement dans le pays, tout n'est pas si simple. Cependant, il est impossible estime-t-elle de classer un auteur ou un livre dans une seule catégorie. « Vous identifiez-vous à votre rôle de femme ou d'auteure ? Américaine du Nord ? Écologiste ? Poète, romancière ? Comme si nous étions aussi faciles à étiqueter », souligne-t-elle.
Pour sa part, Anne Michaels estime que l'identité est plutôt créée par le lecteur, et non pas le lieu de naissance de l'auteur. Dans son article Lire Faust en coréen, elle pose une question fort intéressante : « Que signifie une littérature nationale pour une société qui lit globalement avec facilité, en absorbant des romans en ligne et en téléchargeant des traductions de livres en un instant ? » Finalement, la patrie d'un auteur restera son livre...