Questions d'éthiques et de tact
Avec l'affaire Amazon qui supprime directement des ebooks sur les Kindle des usagers, voilà qui jette de l'huile d'olive sur le feu, pour attiser les passions. Un des commentaires en off que nous avions reçu d'un éditeur fut corrosif : « Vive le papier ! » Comment riposter dans ce cas de figure : si nos propos n'ont jamais été de devenir les chantres du numérique, mais bien au contraire de lutter contre les âneries qui sont proférées à son propos, voilà une position impossible à tenir.
Et d'ailleurs pourquoi ?
Quand Amazon commet une telle bévue, ce n'est pas simplement son image de marque que le cybermarchand écorche, c'est avant tout la vision que le grand public peut avoir des lecteurs ebooks et du livre numérique qui en prend un coup. Il ne serait pas étonnant qu'un sondage effectué dans deux jours montre que les intentions d'achat ont clairement diminué.
Remboursement fait force de loi ou force la loi ?
Rembourser les copies supprimées ne change rien à l'affaire. Nous le pointions hier : les liens entre le marchand et son objet sont passablement inquiétants. Comment accepter qu'un objet acheté puisse être commandé à distance par son vendeur, sans que l'acheteur n'ait quoi que ce soit à redire ? Ni n'en soit averti autrement qu'en étant mis devant le fait accompli ?
Le lecteur avec sa connexion devient une véritable porte ouverte sur nos vies, et pour un peu, in imaginerait aisément comment un publicitaire mal intentionné profiterait des lectures que les possesseurs de Kindle ont faites pour cibler un affichage pub dédié... Mince, c'est peut-être déjà en cours... D'où la question de nos confrères, et celle de Juvénal avant eux : Qui garde les gardiens ?
Et l'arrivée prochaine d'un autre couple, Barnes & Noble et Plastic Logic, ne pourrait pas manquer de ronger aussi les ongles.