Christine Lagarde est en colère. Est-ce feint ? Est-ce sincère ? La ministre de l'économie n'accepte pas que deux restaurateurs sur trois aient (pour l'instant) refusé de répercuter dans leurs prix la baisse de la TVA de 19,6 % à 5,5 %. Il fallait s'y attendre. Malgré les belles promesses des syndicats de la profession qui allaient embaucher, diminuer les prix, investir, on s'aperçoit que cette baisse sert, surtout, à augmenter les marges. Cette tromperie choque la ministre qui cherche une parade pour obliger les professionnels de la restauration à respecter leurs engagements. Mais cette parade ne va pas être simple à mettre en œuvre. On parle de contrôles…
Dans cette affaire de TVA, la Gauche avait annoncé la couleur. Connaissant les tendances majoritaires des professionnels, elle avait souhaité un cadre strict, réglementé, contraignant pour que la baisse de la TVA profite aussi aux consommateurs. La Droite a crié à la bureaucratie et à l'excès d'administration. On voit le résultat. Mais au fond, je pense que M. Sarkozy savait ce qui allait arriver. Il soigne un électorat qui lui était pourtant déjà acquis. Où est le bénéfice ? Dans la poche des professionnels de la restauration…