Depuis, le 7 juin, il ne passe pas un jour sans une déclaration sur l’état du PS où grosso modo on oscille entre l’état de grand malade, de comas avancé voire de mort clinique. Alors si certains, comme Bertrand Delanoë (je mets le lien pour éviter de m’entendre dire que je ments), ont bien tenté un rétropédalage récent, avant la saillie de Manuel Valls, tout le monde s’accordait pour dire qu’il y avait bien un gros problème au PS… à 16,5% et une dynamique militante anémique c’est le moins qu’on puisse penser et dire sans se faire affubler du qualificatif de mauvais militant.
Et si un temps, les plus optimistes ont pu penser que Martine Aubry affirmerait son autorité avec sa lettre publique pour le seul Manuel Valls (rendue publique le même jour que le débat des députés sur le travail dominical... ce qui me fait m’interroger une fois de plus sur les priorités affichées), ces derniers jours ont montré qu’au contraire elle est particulièrement affaiblie puisqu’en sus, aucune mesure, si il y avait lieu d’en prendre, n’a été prise.
A ce stade, je me devrais de faire un petit exercice des stratégies des présidentiables en lisse (Fabius, DSK, Royal et… Martine Aubry) mais je crains de vous ennuyer passablement. Cependant, je veux tout de même vous signaler un problème, il y aurait pu avoir 3 candidats potentiels dans la majorité si… le score du PS avait été correct et que Solférino se serait vraiment remis à un travail d’innovations. Or 3 candidats d’une même coalition, c’est un peu trop, aussi, je reste persuader que certains voyaient un certain intérêt à faire vivoter le PS sans éclat particulier, obérant par la même occasion toute chance réelle pour la 1er secrétaire.
Seul problème, le score calamiteux a ouvert la boite de pandore : pratiques immuables, absence de rénovation du parti (même si Arnaud Montebourg a pour le coup travailler), absence de dynamique militante, désert au niveau des propositions… et les alliances pour les régionales… et à 16,5% on est moins regardant pour conserver son poste de Président de région, donc les belles envolées sur le MoDem définitivement infréquentable risquent de connaître le sort peu enviable du fameux texte programmatique conclu un soir de novembre… oublié dans un tiroir.
Autre souci, pour espérer gagner une présidentielle, il faut un parti en état de marche, en dessous de 20%, pire 18%... l’est-il encore ? On peut aisément y répondre par la négative. Hélas, le calendrier proposé par Martine Aubry, n’en déplaise aux tenants d’un statu-quo intenable et dangereux pour l’avenir même du PS, n’y répond qu’à la fin d’un cycle déjà bien trop long face aux obstacles à surmonter. Sachant qu’avec les Régionales de 2010 autant dire que ce qu’il reste d’énergie restante sera mise sur cette échéances, dès septembre (voire depuis juin… obtenir un poste c’est un travail…) ; ce qui pour moi n’est pas le plus important au regard de la casse sarkozienne en cours depuis 2 ans… et je n’ai pas envie que cela dure encore 8 ans !!!
Une fois qu’on a posé le tableau, lu les écrits de chacun et chacun on fait quoi ?
Au regard de la situation au fond, Martine Aubry n’a que peu de solution (on la dit éreintée…) : provoquer un congrès extraordinaire, solution peu envisageable car cela voudrait qu’elle a complètement échoué ou annoncer pour le dernier trimestre une convention extraordinaire sur la rénovation du parti. Celle-ci aurait pour mission de mettre en place d’une nouvelle direction sous son autorité (celle de la Première Secrétaire), de nouvelles pratiques (cumul des mandats, place de l’élu..), un nouveau mode de fonctionnement (un secrétariat national resserré, fusion des fédérations sur la base des régions…), mise en place des primaires pour juin 2010, d’un groupe projet (groupe qui serait complété par le ou la candidate investit).
Voilà quelques idées pour non pas parer au plus pressé mais avec la volonté de mettre en place une nouvelle ossature, remettre le parti sur les rails.
On ne manquera pas de me reprocher que je fais peu de cas du fameux projet, rien que le projet, tout le projet… C’est vrai, je l’assume car nous sommes dans le cadre d’une présidentialisation forte de nos institutions, certains le découvrent…, et donc d’une forte personnalisation de cette élection. Le projet est par conséquent non pas issu du parti mais élaboré entre celui-ci et son candidat dans un cadre général (je vous recommande l’article de Gerard Grunberg de Telos), ce qui ne fait pas disparaître pour autant la démocratie participative (un chantier de réflexion à lui seul).
Voilà, j’espère ne pas vous avoir trop déçu ceux qui attendaient un énième billet coup de gueule… A la vérité, Jack Lang m’a convaincu du contraire… étonnant non ?
PS : en complèment de ce billet, celui de Ronald.