Le ballet des publications de résultat des sociétés se poursuit. Coca-cola, Texas Instrument ou encore Merck ont fait paraître leurs comptes pour le 2nd trimestre parmi un
très grand nombre de compagnies.
Détaillons les résultats de Caterpillar qui, bien qu'étant un cas particulier parmi d'autres, reflète assez bien tout de même la tonalité des profits qui sont annoncés
actuellement.
* Après une perte de 112 millions $ au 1er trimestre, le constructeur d'engins arrive à un bénéficie net de 371 mio $ au titre du 2nd trimestre. Voilà pour le redressement et les encouragements
bien au-delà des attentes.
Par contre sur un an cela équivaut à un bénéfice de 0,60 $ par action contre 1,74 $ au 2nd trimestre 2008, soit une chute des 2/3. Le tableau d'ensemble reste donc très affecté avec une chute
de 41 % du chiffre d'affaires sur 12 mois et une amputation de plus de 15 % du nombre d'employés sur les seuls 6 derniers mois (sachant que les 2/3 de l'activité sont
réalisés dans le monde entier hors des USA)
En ce qui concerne les perspectives, une perte au 3 ème trimestre reste possible comme d'autres licenciements.
Pourtant les prévisions de profit sur l'ensemble de 2009 ont été revues à la hausse. Elles passent de 1,25 $ par action à une fourchette de 1,15/2,25 $, favorable mais toujours faible par rapport
aux 5,66 $ enregistrés en 2007 et 2008.
√ Notons 4 choses à relever dans ce cas qu'on retrouve
assez fréquemment : une grande vitesse d'adaptation, un redressement palpable mais des chiffres qui restent très loin de ceux du passé et enfin une meilleure visibilité même si l'incertitude
reste élevée (une fourchette de 1,15/2,25 aurait fait éclater de rire il y a 2 ans de cela et poser sérieusement la question de la crédibilité des dirigeants.
Aujourd'hui tout le monde s'en accommode car début 2009, beaucoup d'entreprises se refusaient encore à communiquer la moindre prévision)
* Le Président de la Fed, Ben Bernanké, était par ailleurs auditionné par le
Congrès (Chambre des Représentants) aujourd'hui et poursuivra demain devant la Commission des services financiers du Sénat.
Très peu de nouveauté en sont ressorties si ce n'est des réaffirmations sur le maintien durant une très longue période des taux bas. Le chômage en décalage avec la reprise est vu toujours à des
niveaux élevés en 2010 et même en 2011.
Enfin, concernant les craintes inflationnistes relatives aux mesures non
conventionnelles prises par la Fed en mars, il a été rappelé qu'en contrepartie des rachats d'obligations gouvernementales et des titres hypothécaires
qui augmentent le bilan de la Fed, les liquidités injectées précédemment durant des mois, avant que ces mesures ne soient mises en place, s'étaient dégonflées de 1 500 milliards $ fin 2008 à
moins de 600, ceci compensant cela.
Tout cela visait à rassurer vis à vis des craintes de voir cette création monétaire se muer en inflation et sur l'impossibilité à matérialiser les opérations en
sens inverse le moment venu. Nous reviendrons sur la différence de nature de ces opérations mais le bilan de la
Fed est effectivement à ce jour moins élevé qu'au 31 décembre dernier ou qu'en mars (quand bien même il a doublé de taille depuis le début de la crise pour soutenir le secteur
bancaire)
A nouveau, Bernanké a exclu devoir recourir à la monétisation de la dette publique fédérale.
Le Dow Jones gagne + 0,77 % et le CAC 40 + 0,98 % à 3 302,89.
→ Les enseignements du jour :
Les cours sont allés chercher le gap du 15 juin
entre 3 310,52 et 3 308,57 points qui avait enclenché la phase de baisse jusqu'au 12 juillet. ça y est la progression est finie d'autant qu'une 8 ème hausse demain est
improbable ou est-ce parti au contraire pour aller chercher le gap suivant comme reprécisé
hier soir ?
Allons au coeur du sujet pour évaluer les probabilités et surtout les niveaux à partir desquels elles changent de camp :
Nous avons vu ensemble très souvent des cours heure par heure au sein des séances, descendons jusqu'à l'unité de temps la plus petite, c'est à dire cours par cours.
Le CAC 40 est calculé toutes les 30 secondes à partir des cours des 40 valeurs qui le composent. Voici la courbe (en rouge) de tous les cours sur 10 jours ci-dessous. C'est en
quelque sorte le zoom maxi qu'on puisse faire sur les cours du CAC.
Depuis que les cours ont brisé leur tendance baissière de court terme lundi 13
(droite rouge foncée) ils évoluent au sein d'un canal en blanc, lequel est traversé par un canal moins pentu très ressérré et régulier (en
vert)
Les acheteurs ont rebroussé chemin à partir de cette résistance et le support du canal blanc est en test à la
clôture ce soir. Signe de fragilité, les moyennes mobiles en blanc et en vert en sortent. Il est encore trop tôt pour crier à la fin de ce beau mouvement de hausse mais sous le support vert et
3280 points, une correction s'enclencherait potentiellement en direction des niveaux horizontaux repris en gris (ce sont les retracements Fibonacci - notion
traitée dans le livre)
Les opérateurs se mettraient alors à regarder en direction du gap ouvert mercredi dernier entre 3 093,92 et 3 102,35.
Conclusion : ce serait encore un gap dans le viseur mais cette-fois, à la baisse. Mais laissons de côté les anticipations, laissons nous porter sans se poser de questions et
contentons nous des signaux que nous envoient les cours pour savoir comment se positionner à partir de tel ou tel point : tant que les cours persistent dans ce canal vert, le gap 3 460,13 /
3 489,72 points reste dans la ligne de mire (avec avant les plus hauts de juin qui restent à dépasser encore bien sûr)