Il faut arrêter de chouchouter les banques !

Publié le 21 juillet 2009 par Alaindumait

Quand on parle du « système financier », on désigne en fait un attelage mixte constitué d’une part des banques centrales, dont la mission – réguler la masse monétaire et défendre la valeur de la monnaie – est d’ordre public ; et d’autre part des banques et autres établissements financiers, dont l’objet est d’ordre commercial.

Avec la crise, les banques centrales, toutes indépendantes qu’elles prétendaient être, n’ont pas eu d’autre choix que d’obéir aux injonctions des Etats. Quant aux banques commerciales, elles ont clairement profité de leur concubinage avec les pouvoirs publics pour obtenir toutes les faveurs possibles.

Certes, le 15 septembre 2008, Lehman Brothers dut se déclarer en liquidation. Et depuis lors, aux Etats-Unis, une quarantaine de petits  établissements ont dû en faire autant. Mais à ce prix – souvent reproché au ministre du Trésor américain – tous les autres acteurs ont été sauvés. Avec la garantie des contribuables, contraints et forcés…

Pour se refaire des forces il faut faire des bénéfices. Quand la banque centrale prête sans limites à 0% (1% pour la BCE), et qu’on reprête cet argent à 4 ou 5%, il est assez facile de se refaire une santé…

Car la crise a arrêté les investissements, refroidi l’emploi et la consommation, mais, pour l’instant, n’a pas fait disparaître l’épargne, au contraire ! Même les Américains s’y remettent ! Du coup, le marché des obligations n’a jamais été aussi actif (merci pour les banques qui conseillent les emprunteurs). Là encore, les bonnes affaires ne sont pas pour tout le monde :  savez-vous que des banques, anglaises ou françaises, émettent des obligations perpétuelles à 9,50%, voire 9,75%, mais en réservent la souscription aux préteurs institutionnels ? Les particuliers doivent se contenter de l’emprunt EDF à 4,5%. Ou d’un hypothétique emprunt d’Etat, à 3% ?…