Dans des propos recueillis par Le Monde, l'archevêque avoue son admiration pour le reporter du Petit Vingtième : « Je me souviens qu'en 1969, de nombreux journaux faisaient référence à Objectif Lune et à On a marché sur la Lune en notant que ces deux albums étaient très proches de l'événement. Il est vrai que Hergé était très documenté : la réalisation des deux albums lui avait pris quatre à cinq ans. Le résultat n'est pas dû à sa seule imagination. On ne s'y trompait pas, même si je me souviens — cela me fait encore sourire aujourd'hui — de cette petite phrase qui revenait souvent dans les journaux : “Il y a quand même de petites erreurs !” (...) Le 3 juin 1983, je me souviens avoir fêté au champagne l'anniversaire de ces trente ans, à Vincennes, contre l'avis du conseil de paroisse qui, à l'époque, ne rigolait pas ! Je suis un grand amateur de Tintin. À l'archevêché de Lyon, j'ai consacré une pièce inutilisée à un “petit musée Tintin” ». Attention Monseigneur, on frise l'idolâtrie... N'oubliez pas le deuxième commandement : « Tu n'auras pas d'autre Dieu que moi ». La tintinophilie est-elle un péché ?
Il est vrai que le travail de Hergé, alias Georges Remi, pour réaliser les deux albums, Objectif Lune (1953) et On a marché sur la Lune (1954), est d'une incroyable qualité. Il s'est notamment appuyé sur les travaux de l'ancien ingénieur nazi Wernher von Braun, créateur des fusées allemandes V2, qui réalisera par la suite la fusée Apollo amenant Armstrong vers le sol lunaire. Pour le centre de recherche et la pas de tir, Hergé s'est inspiré de plans du centre d'Oak Ridges qui avait abrité le programme Manhattan dans les années 1940.
Le réalisme de ses dessins est tel qu'il a de quoi faire peur aux ingénieurs de la Nasa...