Réaction tardive à une nouvelle aperçue il y a quelques temps : Boeing a dû acquérir un de ses sous-traitants, qui lui donnait du fil à retordre (si je comprends bien, c’est le second qu’il achète). Pas franchement une bonne nouvelle : le cash de la société s’épuise, et ce sauvetage en annonce peut-être d’autres.
Jusqu’ici les grandes entreprises, en particulier les constructeurs de voitures et d’avions, avaient l’obsession de devenir des sortes de holding financières ayant délégué le maximum des tâches de conception et de fabrication à une sous-traitance en concurrence parfaite, si possible délocalisée, administrée par les lois du marché. Un grand avantage du dispositif, notamment pour Boeing, était de ne plus avoir à fréquenter les syndicats américains. Le brillant montage intellectuel a rencontré des désagréments imprévus : Boeing, par exemple, n'arrive plus à produire de nouveaux modèles…
Mais ça ne fait que commencer. Les acheteurs des grands groupes et leur gestion peureuse de la crise ont mis leur sous-traitance dans un état désastreux. Il se peut qu’à la fin de la crise, il ne reste plus qu’un tout petit nombre de très gros fournisseurs en situation de monopole. Tel est pris qui croyait prendre…
Comment les constructeurs peuvent-ils éviter ce piège ? Probablement en acquérant des sous-traitants, ou, au moins, en réacquérant un savoir-faire de conception d’équipement et de gestion de fournisseurs, et en cantonnant la sous-traitance dans son ancien rôle de production.
Les constructeurs vont-ils mettre au placard leurs modèles financiers et leurs acheteurs, et réapprendre leur métier ?