Evangelista – Hello, Voyager
Label : Constellation Records
Sortie : 25 Février 2008
4/5
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Sur son premier album enregistré sur le label Constellation, la new yorkaise Carla Bozulich inspectait magistralement les tréfonds de l’angoisse et de la désolation, à grand renfort de voix lourdement habitées et de stridences aiguisées. Sur ce deuxième essai, elle explore avec son groupe Evangelista (nom de l'album précédent) des terres tout aussi obscures, mais où une lueur d’espoir subsiste. Hello, Voyager est bien plus varié, toujours aussi intense, et surtout moins autiste dans sa radicalité. Parmi le blues rock primaire (Truth Is Dark Like Outer Space), le cauchemar dissonant (The Frozen Dress), et l'improvisation noise debordée de percussions et de spoken words aggressifs (Hello, Voyager!), les ballades portées par de sublimes nappes de claviers et de violons viennent prendre place (The Blue Room, Paper Kitten Claw). Carla Bozulich est une diva aussi bien angélique que démoniaque, qui à travers ses aspirations expérimentales et tourmentées, n’oublie pas d’écrire de vraies chansons fascinantes.
Evangelista – Smooth Jazz
Vampire Weekend – Vampire Weekend
Label : XL
Sortie : 29 Janvier 2008
2/5
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Dans le genre « afro-pop », on préférera réécouter l’inventif Remain In Lights des Talking Heads sorti il y a 28 ans, plutôt que l’album ingénu et sans surprises de Vampire Weekend. C’est un peu comme le Fleet Foxes : « bien mais pas top ». Au bout de deux écoutes, on a compris leur petite recette très pensée et un peu limitée, et on passe à autre chose.
Vampire Weekend – Mansard Roof
Clinic – Do It!
Label : Domino Records
Sortie : 7 Avril 2008
3/5
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Les albums de Clinic se ressemblent tous, peu d’évolutions vraiment notables sont reconnaissables de disques en disques (déjà 5 au compteur). Et pourtant, on prend toujours un malin plaisir à découvrir leur nouvelle série de chansons. Ils inventent une sorte de nouvelle catégorie de groupes de rock : ceux qui sortent toujours les même albums, sans dévier de trajectoire ni baisser en qualité. Cette régularité impassible fait qu’on se sent toujours chez soi, on retrouve immédiatement tout ce qu’on aime chez Clinic : une surf-music vintage et lo-fi traversée d’électricité rockabilly, un chant doucement nauséeux évoquant le Lou Reed du Velvet Underground, une atmosphère fiévreuse qui sied bien au nom et aux déguisements du groupe (blouses blanches, masques de chirurgien sur le visage), des riffs de guitares tendues et mécaniques, la batterie imperturbable si chère au groupe, et toujours (toujours !) la fameuse chanson garage en milieu d’album. Leur monomanie, quitte à ne jamais surprendre (aucun risque d’être déçu, c’est déjà ça), est très attachante. On retiendra tout de même une mini évolution : moins de distorsion, plus de pop. Bizarrement, on en viendrait presque à leur demander de ressortir encore le même album l’année prochaine.
Clinic – High Coin
Pivot – O Soundtrack My Heart
Label : Warp Records
Sortie : 18 Aout 2008
1,5/5
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Après Battles et Born Ruffians, le label électro Warp signe avec un nouvel espoir du rock contemporain : le groupe australien Pivot, étiqueté (à tort) de Math Rock. Grosse déception, on aurait voulu découvrir une musique moderne, faite d’innovations dynamiques maitrisées. Au lieu de cela, ils nous servent un gloubi boulga de sons électroniques triturés, bidouillés, en vain, pour des plages aléatoires sans but, avec un trop plein de claviers New Age à la Jean Michel Jarre. Il y a bien des grooves efficaces sur les morceaux In The Blood et O Soundtrack My Heart, mais cela reste trop insuffisant. De plus, ils ont cru bon de faire une impasse presque totale sur le chant, mais ils auraient dû savoir que jouer de la musique instrumentale captivante n’est pas donné à tout le monde. Leur ambition de vouloir jouer une musique stellaire et savante dépasse leur véritable capacité de mise en œuvre.
Pivot In The Blood
François.