Je parlais il y a encore peu de temps d’une manière un peu « old school » de filmer ou d’écrire certains films, et bien à croire que c’est à la mode, car on en a là encore un plein exemple. Tout d’abord et avant toute chose on se doit de s’arrêter sur Monsieur Michael Mann, pure concentré de génie filmique, qui est le seul à savoir mettre le milieu urbain en premier rôle. L’homme a une aisance unique pour filmer ses villes, il impulse une aura à chacune, il insuffle de la vie dans chaque mur, chaque façade, ou plutôt chacun de ces éléments sort son histoire devant nous. Grâce lui soit rendu pour ça, ce sentiment est de nouveau présent ici. Au travers de l’histoire de Dillinger, grand braqueur de banque s’il en est, c’est un hommage au cinéma d’époque que lance Mr Double M ,les détails restitués de l’Amérique des années 30 sont étourdissants, rendu amplifié par la caméra HD utilisée. Depp en Dillinger, Bâle en Privius, voilà le duo explosif de cette année. Marion Cotillard en atout maîtreféminin joue la carte à fond et ne rate rien.
Mann offre une œuvre riche et esthétique, quitte de temps en temps à se perdre un peu, mais chipotez pas non plus, hein…
Ce film est une envolée classieuse et chic, une réussite totale du polar lissé d’époque à la sauce d’aujourd’hui.
Mais, on le sait, un telmanichéisme provoque souvent des réactions épidermiques, vous ne resterez pas tout tiède devant cette réalisation et son parti pris.
On ne se quittera pas sans un mot sur la fusillade principale : Mann ne crotte jamais une fusillade, et celle là monte sur mon podium personnel.
Bannister en direct des années 30.