CV trompeur. Alors menteur, enjoliveur ou rêveur ?

Publié le 20 juillet 2009 par Claire Romanet

Voilà qui fait débat : est-ce "tromperie" que d'enjoliver son CV ?
Un sujet de choc que nous avions déjà évoqué sur ce blog en citant notamment deux personnes influentes qui s'y sont essayé et qui en ont payé le prix : une Députée israëlienne et le Directeur de Centrale Lyon. L'étude de Florian Mantione met en exergue le fossé qui se creuse entre recruteurs et candidats sur la véracité des CV. Et voilà même notre Vincent national (comprenez notre Vincent à nous, qui travaille chez Elaee ;-)) qui s'insurge en expliquant qu'une "amélioration en douceur de la réalité n'est au fond qu'un maquillage pour se rendre plus séduisant...".
Certes, il faut que les candidats sachent mettre en valeur leur parcours, c'est un fait acquis. A la guerre comme à la guerre, les places sont chères donc il faut faire la différence (beaucoup de poncifs oui, mais c'est clair non ?). Ce n'est pas chose aisée que de savoir se vendre et on voit bien que les personnes en recherche d'emploi ou de changement sont de mieux en mieux formées (il n'est pas rare d'ailleurs qu'un candidat nous dise : "c'est le conseiller Apec qui m'a dit qu'il valait mieux ne pas montrer cette expérience-là !").
Qui plus est, les candidats considèrent (parfois à raison) que les employeurs ou les recruteurs ne sont pas non plus complètement transparents : fausses offres d'emploi, omissions ou mensonges sur la description de poste, etc. Que de vilaines choses qui leur donnent quelques raisons de se défendre c'est vrai.

Mais les chiffres sont encore plus forts que les années précédentes et ils ont de quoi faire peur :
- 78% des CV exagèrent les responsabilités attribuées,
- 72% surestiment leur maîtrise des langues étrangères,
- 62% transforment la durée réelle de leurs différents emplois,
- 76% des CV de commerciaux sont faussés...
En tant que recruteur, on est là en droit de se poser des questions non ?
Tout du moins on peut se demander si le candidat dont on lit le CV est un doux rêveur (on va donc dire "innocent" et ses petits arrangements ne lui seront pas reprochés), un parfait enjoliveur (calculateur certes mais vendeur, on pourra donc apprécier sa maîtrise) ou bien un pur menteur (ce 3e cas étant éliminatoire on est d'accord).

Voilà qui nous amène à une double-conclusion : recruter est un acte de plus en plus difficile à maîtriser (on vous l'a déjà dit hein ;-)) et il y a encore du chemin à parcourir afin qu'on sache recruter sur des compétences, des valeurs, des acquis, des personnalités... et pas seulement sur des diplômes.
Source : Focus RH