Sous la drache, planté dans mes chaussures en croûtes, elles-mêmes sucées au sol par la boue et la merde, je tremblais de tous mes membres. Le long de mon maillot gris qui me tétait le torse, mes poings en boules tentaient de maintenir l’influx nerveux. Mon corps incliné résistait tant bien que mal à la rafale ininterrompue. Ma silhouette pâle était escamotée derrière cent rideaux de pluie. Les autres, sur le terrain, étaient des ombres ton sur ton, des postures fugitives d’athlètes bandés, tendus ; mais jamais le ballon. Je ne le vis jamais. L’horizon était blanc, les jeunes adonis étaient gris, et à mes pieds statiques la fange était noire comme une coulée d’anthracite.