Quand l'hiver automnal de l'été printanier
Aura plombé le galbe de mes ischio-jambiers
Quand l'orgie bacchanale de trop m'aura plongé
Dans une pondération létale pour mes pieds
J'irai dans ma maison,
Dans ma maison,
Dans ma maison de quartier
Quand j'aurai fait pousser tous les poils de mon corps
Jusqu'à en faisander le parfum de mes pores
Quand ma boussole nordique m'aura mal orienté
Vers l'occident austral du sud de mes pensées
Alors j'irai
Dans ma maison, dans ma maison
Dans ma maison de quartier
On va aller dans la maison de quartier, on va se reposer,
On pourra s'inscrire au judo, au ping-pong, à l'aviron, à la danse,
au paint-ball, au cours de musique actuelle, au cours de cuisine,
au tarot, au basket pour les grands du basket,
je pourrai grignoter des Spéculos, en faire des miettes
et les épousseter sur une petite crèm�e caramel dans son coulis
de fraise que j'aurai bien mérité.
J'aurai le temps d'écrire, j'aurai le temps de penser,
j'aurai le temps de soigner mon corps, mon âme,
j'aurai le temps de vivre
Quand la derni�ère piscine aura été chlorée
Quand le dernier Vélib aura été crevé
Quand la peau de Carla aura été ridée
Quand la crise planétaire aura tout fait péter
Quand j'aurai caressé du doigt mon dernier rê�ve
Quand j'aurai voyagé là o�ù la vie s'ach�ève
Je m'en irai tranquille dormir ou bien rê�ver
Dans ma maison
Dans ma maison
Dans ma maison de quartier
Quand j'aurai caressé du doigt mon dernier rê�ve
Et que la bile aura eu raison de mon foie
Las de tous ces fardeaux je rangerai mon glaive
Et m'en irai tranquille dormir au fond des bois